Greenfin, ISR… comment s’y retrouver parmi les labels de la finance durable ?

Choisir ses placements
Il est difficile de connaître les exigences auxquelles doivent se conformer les fonds communs de placement labellisés.

L’Union européenne compte neuf labels de finance durable. Tous n’ont pas la même philosophie ni les mêmes exigences. Voici quelques clés pour connaître leur signification.

Greefin, ISR, Ecolabel, Towards Sustainability… L’Union européenne compte actuellement neuf labels témoignant d’un investissement durable (incluant les notions de vert et de solidaire). Tous ont des implications différentes. 

Attribués par des organismes indépendants, les principaux labels européens de finance durable permettent de garantir la gestion responsable des supports en unité de comptes. Les gérants des fonds obtenant ces labels investissent en fonction des notations des entreprises en matière de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Il en existe six, plus ou moins exigeants avec les sociétés de gestion.

Plusieurs labels imposent aux gérants d’exclure certains secteurs économiques

Pour être attribués, la majorité des labels requièrent un pourcentage minimum de titres (actions et obligations d’entreprises, obligations souveraines, dette privée…) bénéficiant d’une analyse ESG. Ces exigences peuvent être combinées avec des exigences d’exclusions, un barème à points et/ou une actualisation régulière de l’analyse ESG.

Lancé en 2016, le label français ISR (Investissement socialement responsable), est réformé depuis 2023. La sélectivité du label est renforcée. Chacune des trois dimensions ESG doit être prise en compte par les émetteurs. Des exclusions matérielles (du type charbon, tabac) sont mises en place). «Jusqu'alors l’évaluation ESG notait les entreprises selon des critères très hétérogènes, fait observer Eric Borremans, responsable ESG chez Pictet Asset Management. Certaines sociétés pouvaient être très bien notées sur le plan environnemental, et avoir des résultats calamiteux sur le plan social… ou inversement». Pour s’assurer de la bonne notation globale des entreprises dans lesquelles elles investissent, certaines sociétés de gestion, comme Pictet Asset Management, ne sélectionnent leurs actions que parmi les 50% les mieux notées.

De nombreux labels ESG exigent l’exclusion de certains secteurs, en plus d’une analyse des critères ESG. Par exemple, FNG-Siegel (Allemagne, Autriche et Suisse) interdit d’investir dans l’armement, Towards Sustainability (Belgique) exclut également l’industrie du tabac et Umweltzeichen (Autriche) bannit, en plus, l’industrie génétique. 

Les fonds « verts » ont souvent une capacité d’investissement limitée

Parmi les labels européens, on compte aussi des labels verts. Ils sont attribués aux fonds communs de placement investis dans des entreprises dont les activités sont tournées vers l’environnement. Les critères d’attribution du label Greenfin sont définis par un comité présidé par le ministère de l’environnement français. Ce comité donne des indications précises sur les fonds verts : 

  • Les sociétés dont le chiffre d’affaires dans l’environnement est de 50% (ou plus) doivent représenter au minimum 20% des investissements.
  • Les sociétés dont le chiffre d’affaires issu de l’environnement pèse moins de 10% du chiffre d’affaires global ne doivent pas concentrer plus de 25% des montants investis.
  • Le reste des investissements doit être réalisé dans des entreprises dont le chiffre d’affaires issu de l’environnement est compris entre 10% et 50%.

Les entreprises cotées en Bourse dont l’activité principale est tournée vers les énergies propres et la lutte contre le réchauffement climatique sont peu nombreuses. « Les opportunités d’investissement sont ciblées, ce qui explique que ces fonds aient souvent une capacité limitée », affirme Eric Borremans. Parmi les labels verts, on trouve le label français Greenfin, mais aussi les labels LuxFLAG Environment et LuxFLAG Climate Finance. Les deux labels plus contraignants sont Greenfin et LuxFlag Climate Finance. Ainsi, à philosophie identique, les exigences des labels diffèrent. 

L'essentiel à retenir

  • Les neuf labels européens de finance durable n’imposent pas tous les mêmes normes aux sociétés de gestion.
  • Les labels attribués selon des critères ESG n’affichent pas tous les mêmes exigences et certains imposent en plus d’exclure certains secteurs économiques, comme les armes et le tabac, de l’univers d’investissement.
  • Les labels verts sont réservés aux fonds investis dans des entreprises dont une part significative du chiffre d’affaire est liée à la protection de l’environnement.