Plébiscité par les épargnants, l’Investissement Socialement Responsable (ISR) finance des entreprises contribuant au développement durable, dans tous les secteurs d’activité. Il favorise une économie responsable et permet aux investisseurs de donner du sens à leur investissement.
La gestion ISR (Investissement Socialement Responsable) consiste à prendre en compte les grands enjeux environnementaux et sociétaux, sans sacrifier la performance financière.
La gestion ISR prend en compte des critères extra-financiers, les trois piliers ESG
L’Investissement Socialement Responsable a pour but de privilégier les entreprises dont le modèle de développement est le plus durable. Outre la performance économique d’une entreprise, la gestion ISR consiste à appliquer des critères extra-financiers pour apprécier la responsabilité d’une entreprise. Les trois piliers de l’analyse extra-financière sont les critères ESG : Environnementaux Sociaux (ou Sociétaux) et de Gouvernance.
- Le critère E renvoie à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la prévention des risques environnementaux ou encore à la gestion de l’eau,
- Le critère S, vérifie la cohérence de la politique de l’entreprise vis-à-vis de ses salariés, de ses sous-traitants et de ses clients. Ce critère comprend par exemple la prévention des accidents ou le dialogue social,
- Le critère G vérifie quant à lui l’indépendance du conseil d’administration, la prise en compte du vote des associés…
La gestion ISR doit allier responsabilité et performance financière
Une gestion responsable peut générer de bons résultats, voire de meilleurs résultats qu’une gestion traditionnelle. En période de crise, les fonds durables ont fait preuve d’une résilience significative. Au premier semestre 2020, pendant la crise sanitaire, la performance moyenne de ces fonds a atteint -5,2%, d’après les chiffres de Novethic . À titre de comparaison, le CAC 40 a accusé une baisse de -17,5% à la même période. Les investisseurs plébiscitent donc ces investissements. Selon une étude de l’ASPIM et l’IEIF , au premier trimestre 2022, 45% de la collecte nette à destination des fonds immobiliers était consacrée à des fonds labellisés ISR. D’après les chiffres de Novethic , avec près de 900 millions d’euros d’encours, les fonds durables ont enregistré une croissance de 94% sur le marché français.
La gestion ISR peut recourir à des exclusions sectorielles ou privilégier les stratégies Best in Class ou Best in Universe
Les critères ESG permettent aux gérants de noter les entreprises dans lesquelles ils souhaitent investir. Cette note reflète le degré de responsabilité de l’entreprise. Elle est prise en compte dans le processus de sélection de titres et dans les décisions d’investissement des gérants. Pour affiner leur sélection, les gérants peuvent opter pour l’approche Best in Universe. Celle-ci consiste à ne retenir que les sociétés bénéficiant des meilleures notations au regard des critères ESG, tous secteurs confondus. Ils peuvent aussi sélectionner, au sein d’un même secteur, les entreprises les mieux notées du point de vue des critères ESG. C’est la stratégie Best in Class. Enfin, l’approche Best Effort consiste à privilégier les sociétés mettant en œuvre une transformation de leur business model en vue d’améliorer leur notation ESG. Il est également possible de procéder à une sélection d’entreprises en choisissant une thématique forte de l’univers de l’investissement durable, comme la gestion de l’eau ou l’éducation.
Enfin, certains secteurs d’activités sont exclus de l’univers d’investissement ISR. C’est le cas des entreprises tirant une part significative de leur chiffre d’affaires du secteur de l’armement, du tabac, des jeux, de l’exploitation des énergies fossiles, de la pornographie… On parle alors de fonds d’exclusion. La pratique de ces exclusions est plus répandue dans le monde anglo-saxon qu’en France, où les approches Best in Class ou Best in Universe prédominent.
Bon à savoir : La réforme du label ISR est en cours
Pour permettre aux investisseurs de mieux identifier les fonds d’investissement adoptant une méthodologie robuste d’investissement responsable, le gouvernement a créé le label ISR en 2016. Avec 690 fonds labellisés en mars 2021, le label a contribué au développement du secteur et à sa popularité. Sa gouvernance a été refondue à l’automne 2021. Elle s’emploie actuellement à réformer cette certification d’État afin d’en accroître l’exigence.
Par ailleurs, le règlement SFDR a pour but de standardiser le marché de l’Investissement Socialement Responsable en Europe. Il est entré en vigueur le 10 mars 2021 et introduit des normes communes. Les acteurs du marché doivent classer leurs produits en trois catégories selon leur degré d’engagement en matière de finance durable. Par exemple, l’article 6 correspond aux produits n’ayant pas d’objectif de durabilité. L’article 8 désigne des produits intégrant des caractéristiques environnementales/sociétales. L’article 9 comprend les produits ayant un objectif de développement durable.
L'essentiel à retenir
- La gestion ISR intègre des critères extra-financiers : les critères ESG.
- La performance économique reste au cœur de la gestion ISR.
- Les gérants peuvent recourir à plusieurs approches pour effectuer leur sélection, y compris des exclusions sectorielles.