Les épargnants français s’intéressent à la bourse et aux actions

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Longtemps boudées par les investisseurs, les actions retrouvent leur place dans les stratégies de placement.

Dans un contexte de taux bas et d’inflation, les épargnants Français se tournent davantage vers la bourse et les marchés d’actions. La crise sanitaire et financière de 2020-2021 liée à la Covid-19 semble avoir accéléré ce phénomène.

Les investisseurs particuliers manifestent un regain d’intérêt pour les placements en actions. Dans un contexte de taux d’intérêt historiquement bas et à la recherche de performances long terme, ils y sont naturellement portés.

Une plus grande acceptation du risque chez les investisseurs

C’est un tournant majeur dans l’épargne française. Les investissements en bourse ont le vent en poupe et les Français semblent avoir moins peur d’investir sur les marchés boursiers pour rechercher de la performance potentielle à long terme. D’après le baromètre de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), pour la première fois en 5 ans, la part des Français refusant « tout risque sur leurs placements tout en sachant que la rémunération restera faible » passe sous le seuil symbolique des 50% en tombant à 43% (en 2019, ce taux était de 54%). 

La tendance est encore plus marquée pour les investisseurs de moins de 35 ans. En effet, la démarche d’extrême prudence concerne seulement 36% des « jeunes boursicoteurs ». Interrogés sur l’acceptation de la prise de risque « dans l’espoir d’avoir une meilleure rémunération que les placements sans risque », les Français adhèrent à 39%, contre 3% les 4 années précédentes. Les moins de 35 ans l’acceptent en plus grande proportion, à 42% (39% en 2020, 35% en 2019). Inversement, les plus sensibles au risque de perte en capital sont âgés de plus de 65 ans.

L’âge n’est évidemment pas la seule explication et l’horizon de placement est également un critère de choix important. Par ailleurs, les profils les plus aisées, aux revenus et catégories sociales les plus élevés se montrent prêtes à prendre plus de risque. Ainsi, ils sont prêts à accepter de prendre un risque sur une partie de leurs placements pour 87% d’entre eux. À l’inverse, les ménages les moins aisées privilégient une épargne de précaution et sont plutôt hostiles aux prises de risque. 

Les Français et la culture de la prudence pour leurs placements

Comparés à leurs voisins, les épargnants Français apparaissent comme des investisseurs plutôt timides. En effet, pendant longtemps, les produits les moins risqués offraient d’excellentes performances avec un ratio risque/rendement quasiment imbattable. Selon France Assurance et l’Insee, en 2000, le rendement moyen des fonds en euros s’élevait à 5,30%, avec une inflation à 1,70%. En 2004, celui-ci était encore de 4,50% avec une inflation à 2,10%. Cependant, sans risque de perte en capital, les rendements des fonds baissent régulièrement. Selon Good Value for Money, en 2021, avec une moyenne attendue à 1% et avec un taux de l’inflation à 1,6%, le rendement réel s’avère être en réalité négatif. Cette option d’investissement, 100% garantie en capital, doit donc être privilégiée uniquement lorsque le capital investi doit rester disponible (épargne de précaution, projet à court terme…).

Compte-tenu de cette baisse inéluctable, logiquement, les stratégies d’investissements des épargnants évoluent depuis 2 ans. Ainsi, selon l’AMF, un quart des Français déclarent avoir l’intention de placer en actions dans les 12 prochains mois, contre 19% d’entre eux en 2019. L’image de ces actifs s’améliore même s’ils s’adressent à public averti disposant de temps à consacrer à leurs placements.

Des profils d’investisseurs en bourse « Covid traders »

Le regain d’intérêt des investisseurs pour les marchés boursiers s’est manifesté dès le début de la crise sanitaire. Selon l’AMF, entre fin février et début avril 2000, lorsque les cours dégringolaient, la bourse a accueilli un demi-million de nouveaux investisseurs désireux de profiter des opportunités des marchés financiersComportement des investisseurs particuliers pendant la crise de la Covid-19 (AMF, avril 2000).. De 10 à 15 ans plus jeunes que les investisseurs habituels sur actions françaises, 150.000 d’entre eux n’avaient jamais opéré de transactions. Toujours selon l’autorité de contrôle indépendante, cette tendance s’est d’ailleurs installée dans le tempsLes investisseurs particuliers et leur activité depuis la crise de la Covid-19, plus jeunes, plus nombreux et attirés par de nouveaux acteurs (AMF, novembre 2021).. En trois ans, l’âge moyen des investisseurs particuliers a reculé de 8 ans pour s’établir sous les 50 ans. Pour la seule catégorie des néo-brokers, une génération d’intermédiaires ayant émergé récemment et se présentant avec une offre différenciante, l’âge moyen est désormais autour de 36 ans.

L'essentiel à retenir

  • L’aversion des Français pour les marchés d’actions diminue.
  • Les fonds en euros chutent inéluctablement et présentent des rendements inférieurs à l’inflation.
  • La crise sanitaire et financière liée à la Covid-19 a attiré durablement de nouveaux investisseurs sur les marchés.