L’immobilier de montagne attire de nombreux investisseurs et le marché est à la hausse. Au moment de l’acquisition, le taux d’enneigement est un facteur décisif pour la valorisation des logements. Ainsi, les Alpes du Nord concentrent les biens immobiliers les plus chers. Le retrait des acheteurs russes ne devrait pas changer la donne.
Les montagnes occupent 30% du territoire français. Les candidats à l’achat d’un bien immobilier en altitude ont accès à un marché très large avec six massifs et plus de 350 stations de ski.
Regain d’attractivité pour le marché de la montagne
La crise sanitaire et ses périodes de confinement successives ont progressivement rebattu les cartes du marché immobilier, notamment en dehors des grandes agglomérations. La montagne n’y fait pas exception. D’après les chiffres de Cimalpe, un des spécialistes du secteur, le premier épisode de confinement a redonné de l’attractivité aux biens d’altitude. Entre mars et septembre 2020, les visites en ligne de propriété dans les 3 Vallées ont bondi de 158% pour l’ensemble du territoire. Cette tendance a continué en 2021 et, selon les statistiques de la Fnaim Savoie Mont-Blanc, les transactions ont progressé de +21% en un an en Savoie.
L’impact du dérèglement climatique sur l’attrait de la montagne
Sous l’effet du réchauffement climatique, le taux d’enneigement a un impact décisif sur l’activité des stations et donc sur les prix pratiqués. Les stations au-dessus de 1800 mètres d’altitude sont donc particulièrement recherchées. L’étendue du domaine skiable et l’offre d’activités après-ski, et pendant le printemps et l’été ont également une influence sur les prix.
Selon la Fnaim Savoie Mont Blanc, en Savoie et Haute-Savoie, les prix ont augmenté de 8% en un an pour s’établir à un prix médian de 6300 euros par mètre carré. Une hausse notamment soutenue par la raréfaction de l’offre de biens immobiliers neufs. Les dix stations les plus chères se trouvent toutes dans ce massif, allant de 6476 euros par mètre carré pour la station village de charme de La Clusaz à 12.660 euros par mètre carré pour la très prisée station Val d’Isère aux équipements haut de gamme.
Le prix moyen dans le massif des Alpes du Nord culmine à 5527 euros par mètre carré d’après les chiffres de la plateforme d’annonces immobilières SeLoger.fr. Les Alpes du Sud, avec un prix moyen de 2939 euros par mètre carré sont nettement plus accessibles. Avec un prix moyen de 2407 euros, le massif des Pyrénées reste, quant à lui, très accessible même si les Vosges constituent le massif le plus abordable avec un prix moyen à l’achat de 2010 euros par mètre carré.
La guerre en Ukraine et le retrait de la clientèle russe
Dans les stations les plus prestigieuses, Val d’Isère, Courchevel, Megève ou encore Méribel, les investisseurs étrangers se positionnent sur les biens de luxe. Le prix d’un chalet à Courchevel 1850, une des stations les plus chères des Alpes françaises, peut atteindre jusqu’à 25 millions d’euros. Le conflit en Ukraine et les sanctions prises à l’égard de oligarques russes auront probablement des conséquences relatives sur l’évolution de ce marché. En effet, même si les clientèles russes et ukrainiennes ont beaucoup participé au développement d’une station comme Courchevel 1850, baptisée « Kourchevelovo », ces acheteurs sont moins présents depuis plusieurs années. Ainsi, d’après les chiffres de l’Agence Savoie Mont Blanc, les Russes représentent depuis quelques années seulement 7% de la clientèle étrangère. L’arrêt des transactions avec ces clients ne devrait donc pas pénaliser lourdement l’activité immobilière.
L'essentiel à retenir
- Après la crise sanitaire, l’investissement immobilier à la montagne connaît un regain d’attractivité.
- Les Alpes du Nord constituent le massif le plus attractif et les prix y atteignent des sommets.
- La guerre en Ukraine et le retrait des acheteurs russes devrait modérément affecter le marché des biens immobiliers de luxe dans les Alpes.