Les élections à venir peuvent être une source de volatilité. En effet, les marchés sont sensibles à des facteurs multiples : économiques, géopolitiques… Les investisseurs doivent être attentifs à la politique monétaire des banques centrales.
Tous les quatre ans, la même question revient : quel va être l’impact boursier de l’élection présidentielle américaine ? Probablement positif.
Les marchés actions réagissent généralement positivement lors des élections américaines
Selon les données de Bank of America, depuis 1944, les actions américaines ont fini systématiquement dans le vert lorsque le président en place se présente pour un second mandat – peu importe s’il est reconduit ou pas. Le rendement annuel moyen des actions américaines est alors de 16%. Pour l’élection de 1980, la progression fut fulgurante, de 32,5%. L’élection de 2020 n’est pas en reste avec une hausse de 18,4%. La moins bonne performance fut lors de l’élection de 1948 qui opposa le président sortant, Harry S. Truman et Thomas Dewey, candidat du Parti républicain. La bourse américaine n’a augmenté que de 5,4%.
Les marchés financiers sont sensibles à de nombreux facteurs
Légitimement, on se focalise beaucoup sur l’élection présidentielle américaine. Elle engendre des conséquences politiques et économiques pour le reste de la planète. Celle de 2024 pourrait être décisive au regard de la guerre en Ukraine et avoir des effets néfastes sur le commerce international en cas de victoire du candidat républicain Donald Trump. Mais est-ce que cela a un réel effet, mesurable objectivement, sur l’évolution des indices boursiers ? Pas vraiment. Les performances évoquées plus haut ne sont pas nécessairement liées au processus électoral. D’autres facteurs jouent un rôle plus important : les résultats d’entreprises, l’état de l’économie, le déficit budgétaire, le contexte extérieur et surtout la politique monétaire et l’afflux de crédit dans l’économie. On a tort de se focaliser autant sur la présidentielle américaine. L’enjeu pour les marchés financiers en 2024, c’est surtout de savoir quelle va être l’ampleur de la baisse des taux directeurs par la Réserve Fédérale (Fed), comment va évoluer la consommation des ménages qui est plutôt très résiliente et à quel niveau sera l’inflation américaine.
Investir pour la transition écologique sous une nouvelle présidentielle Trump
À la marge, l’élection présidentielle peut entraîner des conséquences sectorielles. Par exemple, c’est de notoriété publique que Donald Trump est plus favorable aux énergies fossiles qu’aux énergies renouvelables. Il pourrait, s’il est élu, faciliter l’ouverture de nouveaux forages en Alaska et canaliser des subventions vers ce secteur. Cela peut temporairement soutenir le cours des entreprises de ce segment. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut réduire son exposition aux entreprises cotées du secteur du renouvelable qui seraient plus malmenées sous une présidence Trump. Gardons bien en tête que l’État américain qui aujourd’hui investit le plus dans la transition écologique et bénéficie le plus des créations d’emplois qui en découle, c’est le Texas…qui est républicain sans discontinuer depuis 1995 et qui est connu pour son opposition à l’ESG. C’est donc plus complexe qu’il n’y paraît. En filigrane, cela souligne aussi que le rôle du politique sur l’économie et la bourse est moindre qu’on le pense. Le président américain peut opérer des grands choix stratégiques, comme la relocalisation des activités de semi-conducteur sur le sol américain. Mais les États fédérés ont aussi leur mot à dire. Enfin, il y a des tendances structurelles, comme la transition écologique, qu’on ne peut pas stopper, peu importe qui est le résident à la Maison Blanche.
Notre conseil
En tant qu’épargnant, intéressez-vous plutôt aux réunions de la Fed qu’aux sondages pour l’élection du 5 novembre. L’ampleur du processus de baisse des taux cette année va fortement influencer la trajectoire de l’économie, l’accès au crédit et potentiellement apporter un peu de soutien à l’immobilier commercial qui est le principal point faible de l’économie américaine en 2024. Nous sommes toutefois optimistes. Nous avons révisé à la hausse notre prévision de croissance pour 2024 à 1,2%. Et ce n’est certainement qu’un début…
L'essentiel à retenir
- Économie, politique monétaire : les marchés financiers sont sensibles à de nombreux facteurs. Les investisseurs ne doivent pas se focaliser sur les élections présidentielles américaines.
- Lors des échéances électorales, les marchés actions aux États-Unis réagissent généralement favorablement.
- Les épargnants doivent être attentifs à la politique monétaire de la FED.