La biodiversité est menacée. Sa dégradation a un impact négatif sur l’activité économique. L’objectif de la COP 15 consiste à restaurer au moins 30% des écosystèmes dégradés d'ici à 2030. Acteurs privés et publics doivent intensifier leurs efforts pour soutenir cette stratégie de préservation.
La biodiversité (ou biodiversité biologique) est composée de l’ensemble du vivant existant à la surface de notre planète : plantes, animaux, champignons, micro-organismes… Elle désigne aussi leur diversité génétique et celle des écosystèmes.
La biodiversité est menacée depuis longtemps par l’impact des activités humaines
Depuis août 2023, la première cartographie de l'état de la biodiversité réalisée par l'Unesco met en évidence l’impact du réchauffement climatique sur les espèces. Chaque augmentation d’un degré de la température mondiale double le nombre d'espèces menacées. Plus de 60% des espèces sont exposées à des conditions climatiques dangereuses dans le cadre d’une augmentation de la température de quatre degrés. Cette augmentation correspond à un des cinq scénarios élaborés par le GIEC. Il s’agit d’un scénario intermédiaire. Le réchauffement climatique est loin d’être le principal facteur en cause dans la disparition de la biodiversité. Celle-ci est commencée depuis plusieurs siècles. L’homme et ses activités ont des conséquences délétères sur la biodiversité. Désormais, on parle de sixième extinction de masse. Depuis le début du XVIe siècle, plus de 320 espèces se sont éteintes. La population des espèces restantes a diminué de 25%.
Le saviez-vous ? La France héberge environ 10% de la biodiversité mondiale. Elle abrite notamment plus de 21.000 espèces endémiques, c’est-à-dire les espèces localisées sur une aire restreinte. Elles sont principalement en outre-mer, selon l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).
La disparition de la biodiversité a des conséquences négatives sur l’activité économique
D’après une étude publiée en 2021 par la Banque mondiale, l'effondrement des principaux écosystèmes se paie. Il peut coûter 2700 milliards de dollars chaque année à l'économie mondiale (2,3% du PIB mondial) d'ici à 2030. De plus, la détérioration des écosystèmes met en danger les business model des entreprises. Eau de bonne qualité, pollinisation des cultures : la dépendance des entreprises à la biodiversité est réelle.
D’après les chiffres de l'Agence Française de Développement (AFD) et de la Banque de France, 42% du montant des actions et des obligations détenues par les institutions financières françaises sont directement liés à ce qu'apporte la nature.
Comment financer la restauration de la biodiversité ?
Depuis 2022, la quinzième conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 15 Biodiversité) définit un nouveau cadre mondial pour avancer sur la voie de la régénération de la biodiversité. Son objectif consiste à restaurer au moins 30% des écosystèmes dégradés d'ici à 2030. Pour cela, les besoins de financement sont conséquents. En décembre 2024, la Cop 16 Biodiversité sera dédiée à la lutte contre la désertification. La feuille de route à venir augmentera encore les besoins en financement. Ce financement de la protection de la biodiversité repose en grande partie sur les budgets publics de l’État. Dans un rapport daté de 2022, l’Inspection Générale des Finances chiffre ces besoins de financement pour l'État français et ses opérateurs à 619 millions d’euros en 2023 et jusqu'à 890 millions d’euros en 2027 (soit +39% par rapport au niveau de 2021).
Le secteur privé contribue aussi à la protection de la biodiversité, mais dans une moindre mesure. Les dépenses publiques internationales et les aides européennes jouent également un rôle stratégique. Des outils innovants peuvent être développés pour faciliter le financement de la protection de la biodiversité : des déductions dédiées, des impositions environnementales ciblées… Puisque les institutions financières et les entreprises apparaissent largement dépendantes de la biodiversité, on peut espérer qu’elles augmentent leurs efforts de financement. Dès maintenant, un investisseur soucieux de donner du sens à son épargne peut privilégier des produits favorisant la biodiversité. Par exemple, il peut opter pour des fonds thématiques dédiés.
L'essentiel à retenir
- Les activités humaines sont un facteur de risque pour la biodiversité.
- L’économie est fortement dépendante de la biodiversité. Les menaces qui pèsent sur la biodiversité se répercutent sur l’économie.
- Le financement de la restauration de la biodiversité nécessite des moyens conséquents.