Avec des frais de scolarité en hausse et une année de césure à l’étranger possible, les études supérieures sont parfois difficiles à financer pour les parents.
Chaque année, 300 000 étudiants souscrivent un emprunt auprès de leur banque. Pour couvrir leurs frais de scolarité, leur logement et leurs dépenses courantes.
Les études supérieures coûtent cher. Une enquête réalisée en 2018 par l’institut CSA research pour Cofidis a évalué à 7 118 euros le budget moyen consacré chaque année par les Français à la scolarité post-bac de leur enfant. Si la majorité des parents (87%) puisent dans leur épargne personnelle après avoir anticipé ces dépenses, 6% des jeunes contractent un prêt étudiant pour couvrir tout ou partie de leurs frais.
Des modalités souples de déblocage et de remboursement
Selon le comparateur MeilleursTaux en août 2023, les taux de crédit étudiant étaient autour de 1% par an en juillet 2023. Les prêts étudiants sont en réalité des crédits à la consommation. Leurs montants s’étalent de 750 euros à 120.000 euros. Il est possible d’attendre plusieurs années avant de commencer à rembourser le capital emprunté. Toutefois, dès le déblocage du prêt, il faut rembourser chaque mois les intérêts et l’assurance emprunteur. La durée du prêt est généralement de dix ans ou douze ans. L’emprunteur a la possibilité de rembourser par anticipation, totalement ou partiellement, sans frais.
Le prêt étudiant présente un autre atout : il peut se débloquer par tranches mensuelles, trimestrielles ou annuelles. Cet échéancier permet à l’étudiant d’apprendre à composer avec un budget contraint. Les sommes non libérées n’entraînent pas le paiement d’intérêts.
Le prêt étudiant constitue un produit d’appel essentiel pour les banques. Celles-ci cherchent à attirer une population jeune dans l’espoir de la fidéliser. Elles sont donc d’autant plus enclines à lâcher un peu de lest sur leurs conditions générales car elles investissent sur l’avenir de leur futur client. Les prêts étudiants sont plus souples que les prêts classiques.
Le saviez-vous ? L’État peut se porter garant d’un étudiant, à hauteur de 70% du montant total du prêt. Cette possibilité est offerte aux étudiants jusqu’à leurs 28 ans. Elle facilite l’obtention d’un emprunt en l’absence de garantie parentale ou d’un tiers. Le prêt est limité à la somme de 20.000 euros et doit être souscrit pour deux ans au minimum. Il peut faire l’objet d’un remboursement anticipé. Les remboursements doivent intervenir au plus tard 10 ans après la date de contraction du prêt. Le dispositif est disponible auprès des banques ayant signé une convention avec Bpifrance.
L’aide des parents doit être calibrée dans le temps
Un prêt étudiant est souscrit au nom du jeune emprunteur. Toutefois, rien n’empêche les parents (souvent caution), de l’aider à rembourser. C’est notamment utile pendant la période où il est encore étudiant. L’administration fiscale ne requalifie pas ces sommes en donations déguisées car les parents ont une obligation d’entretien envers leurs enfants pas encore autonomes sur le plan financier.
Il convient toutefois de ne pas prolonger ce coup de pouce au-delà du raisonnable. En effet, continuer à aider un enfant à même d’honorer ses échéances lui-même fait courir un double risque aux parents. L’administration fiscale peut considérer qu’il s’agit d’une donation indirecte. Ses frères et sœurs peuvent eux-aussi estimer qu’il ne s’agit plus d’une obligation d’entretien mais d’une aide à l’établissement de l’enfant. Les sommes sont alors rapportables à la succession : elles sont considérées comme une avance donnée sur la part de l’enfant aidé.
La meilleure des solutions consiste à séparer en deux périodes le remboursement de la dette :
- Pendant les études de l’enfant, les parents l’aident à honorer ses mensualités,
- Quand l’enfant gagne sa vie, il finance les échéances restantes.
Si cet accord est passé dès le départ, l’étudiant peut se sentir plus impliqué dans sa scolarité.
L'essentiel à retenir
- Les prêts étudiants bénéficient de taux et de conditions attractifs
- Les parents qui aident un enfant à rembourser doivent veiller à ne pas créer de déséquilibre avec leurs autres enfants.