Les études supérieures coûtent cher. Pour les parents, c’est une préoccupation de plus en plus importante. Heureusement, le temps joue pour eux : ils peuvent mettre en place des stratégies d’épargne efficaces.
Pour le moment, elle gazouille gentiment dans son lit à barreaux. Ses parents clignent des yeux, et ils ont face à eux une bachelière dont il faut financer les études, peut-être longues et probablement coûteuses…
Les études supérieures : un budget en constante augmentation
Une étude réalisée en 2018 par l’institut CSA research pour Cofidis chiffre le budget moyen consacré par les Français aux études : 7118 euros par an et par enfant. La fourchette s’étale de 6473 euros pour ceux faisant leurs études à l’université, à plus de 10.000 euros par an pour ceux inscrits dans des écoles de commerce. Certaines écoles affichent des frais d’inscription bien plus élevés. De plus, il faut parfois prévoir une ou plusieurs années de césure à l’étranger. Ce sont des dépenses importantes, voilà pourquoi il est crucial de les anticiper. Plus les parents sont prévoyants, plus ils peuvent compter sur d’importantes ressources le moment venu.
En outre, tous les étudiants n’ont pas la chance de pouvoir poursuivre leurs études dans leur ville. Au frais d’inscription, s’ajoutent alors les dépenses de logement (loyer, frais d’agence, charges, assurances et mobilier) et tous les frais de vie quotidienne (nourriture, transports, santé, téléphonie).
Une solution efficace sur le long terme pour financer des études : l’immobilier locatif
Pour les parents disposant de quinze ou vingt ans pour organiser leur épargne, l’immobilier locatif est une solution à envisager. En achetant à crédit un appartement, ils fournissent un effort d’épargne régulier et sont aidés par leur locataire grâce à la perception de loyers. Ainsi, pour un bien immobilier nécessitant un emprunt de 220.000 euros travaux compris, il faut débourser 1155 euros de mensualités sur 20 ans, hors assurance emprunteur. Sur cette somme, on peut estimer que 400 euros sont payés par les propriétaires et 700 euros par le locataire. Attention, il faut aussi prévoir les charges de copropriété (le locataire finance seulement une partie des charges courantes) et la fiscalité. Celle-ci peut être adoucie si des travaux sont réalisés et si le bien est loué meublé. L’achat immobilier est lourd à mettre en œuvre mais demande un peu d’implication ensuite.
Au bout de quinze ou dix-huit ans, les propriétaires ont deux solutions :
- Attendre d’avoir totalement remboursé le bien et compter sur l’encaissement régulier des loyers pour augmenter leurs revenus,
- Revendre leur bien et libérer une forte somme. Après dix-huit ans, sur 220.000 euros, le capital restant dû est inférieur à 25.000 euros. Ainsi, si aucune plus-value n’est réalisée et que l’appartement est revendu 220.000 euros, les propriétaires dégagent un capital de 195.000 euros. Si l’appartement est revendu plus cher, l’impôt sur la plus-value est dégressif. Dans les deux cas, le capital dégagé est important et peut suffire à couvrir les études supérieures des enfants.
Investir à travers le PEA ou l’assurance-vie avec des investissements programmés
Certains parents ont peu de capacité d’endettement ou moins de temps avant l’échéance des études de leurs enfants. Ils peuvent se tourner vers un investissement régulier dans un placement financier. Lorsqu’ils ont plus de cinq ans devant eux, le seul recours à l’épargne réglementée est insuffisant. Il leur faut profiter d’avoir un horizon long pour prendre quelques risques. Avec un meilleur rendement, l’épargnant peut réinvestir davantage d’argent tous les ans. L’effet boule de neige du placement est décuplé. Par ailleurs, même si les actions et les obligations peuvent subir de fortes secousses, le temps permet d’effacer les creux et les bosses des marchés. Il est possible de sécuriser une partie du capital à mesure que la majorité des enfants approche.
Les deux principales enveloppes pour investir en Bourse sur le long terme sont l’assurance-vie et le Plan d’épargne en actions (PEA). Toutes deux autorisent l’investissement programmé. Le PEA est réservé aux personnes majeures : il doit être ouvert au nom des parents. En revanche, il est possible de souscrire un contrat d’assurance-vie au nom d’un mineur. On peut même y adjoindre un pacte permettant aux parents d’avoir un droit de regard sur la façon dont les sommes sont dépensées. Ce pacte expire aux 25 ans du bénéficiaire. En pratique, certains établissements n’autorisent pas de placements risqués pour les mineurs. Toutefois, dans la plupart des cas les parents ont intérêt à souscrire le contrat à leur nom. Ainsi, ils conservent la main et un droit de regard sur l’épargne de leurs enfants jusqu’à la fin des études.
L'essentiel à retenir
Les études supérieures peuvent coûter plus de 10 000 euros par an et par enfant. Pour anticiper cette future dépense, il y a plusieurs solutions.
- L’immobilier locatif impose un effort d’épargne significatif et régulier mais permet de libérer un capital élevé au bout de quinze ou dix-huit ans.
- Les placements financiers offrent de bonnes perspectives de rendement à condition d’accepter une part de risque.