Faut-il racheter des trimestres d’études pour pouvoir quitter la vie active plus tôt ? L’opération est encouragée par un avantage fiscal significatif. Elle peut être tentante pour éviter de voir le montant de sa pension diminué par une décote. Pour autant, il faut faire soigneusement ses calculs.
Nombreux sont les actifs à se demander comment améliorer leurs revenus une fois qu’ils auront quitté la vie active. Certains envisagent le rachat de trimestres pour compenser des périodes non travaillées, parce qu’ils étaient en études ou à l’étranger, par exemple.
Éviter une décote de la future pension
Les retraités n’ayant pas le nombre de trimestres cotisés requis subissent une décote de leur pension de retraite. Ce nombre de trimestre varie en fonction de la date de naissance des travailleurs. Pour ceux-là, racheter des trimestres permet d’avoir une retraite à taux plein. Depuis la réforme des retraites entrée en vigueur le 1er septembre 2023, le nombre de trimestres cotisés nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein est de :
- 166 trimestres pour les personnes nées en 1956 et 1957,
- 167 trimestres pour les personnes nées entre 1958 et 1960 inclus,
- 168 trimestres pour les personnes nées entre le 1er janvier et le 31 août 1961,
- 169 trimestres pour les personnes nées entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961,
- 170 trimestres pour les personnes nées en 1963,
- 171 trimestres pour les personnes nées en 1964,
- 172 trimestres pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1965.
Les personnes prenant leur retraite à 67 ans révolus ont forcément une pension à taux plein, même sans le bon nombre de trimestres requis.
Quelles précautions prendre avant de racheter des trimestres ?
Le rachat de trimestres peut se révéler avantageux sur le plan fiscal pour les travailleurs percevant de gros revenus. En effet, les sommes déboursées pour racheter des trimestres sont déductibles du revenu imposable. Cela peut faire baisser sensiblement l’assiette de l’impôt, et donc l’impôt lui-même.
Pour autant, il faut prendre quelques précautions. Tout d’abord, ceux envisageant de prendre leur retraite à 67 ans révolus sont certains de percevoir une retraite sans décote. Le rachat de trimestres ne leur est pas destiné. Ensuite, il vaut mieux éviter de racheter ses trimestres trop tôt. Les assurés peuvent pourtant être tentés : plus le rachat se fait tôt, moins il coûte cher. Ainsi, pour les demandes déposées en 2023, le coût maximal de rachat d’un trimestre est de :
- 3563 euros à 50 ans,
- 4367 euros à 60 ans.
À 50 ans, peu d’actifs ont une réelle idée de la façon du déroulement de leur fin de carrière. Le mode de calcul du montant de leur retraite peut changer. Mieux vaut donc ne pas immobiliser trop tôt des sommes importantes (et payées de façon définitive).
Il faut aussi avoir en tête les modalités de paiement et leurs implications. Il est possible d’étaler le paiement des trimestres sur un, trois ou même cinq ans. Toutefois, cela peut poser problème : la pension est versée une fois la totalité du prix acquitté.
Le rachat de trimestres : une opération rentable ?
Pour calculer le retour sur investissement de l’opération, un calcul simple suffit. Il faut évaluer le coût réel du rachat. Pour cela, on soustrait le montant de l’économie d’impôt du prix brut des trimestres. Ensuite, on compare ce chiffre au gain annuel de l’opération : combien d’années faut-il pour amortir la dépense effectuée ? S’il faut dix ans ou moins, il est possible de se lancer sans trop hésiter. Au-delà, il faut réellement comparer le chiffre avec son espérance de vie.
L'essentiel à retenir
- Le rachat de trimestres de cotisations peut sembler une bonne opération, notamment sur le plan fiscal.
- Pourtant, il ne doit pas se faire trop tôt, même si le prix de l’opération est plus attractif pour les plus jeunes.
- Il faut aussi s’assurer que l’opération est amortie sur une durée assez courte.