Les investisseurs arrivant sur les marchés par le biais de la gestion collective ont le choix : acheter des produits répliquant les grands indices de référence ou s’en remettre aux convictions des gérants actifs. En général, ces dernières sont fortes et issues de longues recherches. Voici comment faire son choix entre gestion passive et active.
Depuis la crise de 2020, beaucoup de particuliers reprennent goût aux marchés financiers. Certains préfèrent investir sur des indices faciles à suivre. D’autres s’en remettent à la compétence et à l’expertise de sociétés de gestion reconnues.
Avec la gestion passive, la performance du fonds réplique celle de l’indice
La gestion active consiste à remettre son investissement entre les mains du gérant d’un fonds d’investissement. Les choix de ce fonds sont le fruit de la réflexion et du travail minutieux de gérants et d’analystes sélectionnant des valeurs cotées. La gestion passive (aussi appelée gestion indicielle) consiste plutôt à reproduire fidèlement un indice donné. Ainsi, un fonds répliquant le CAC 40 achète toutes les actions composant le CAC 40 pour le compte de ses souscripteurs. Le poids de chacune des valeurs dans l’indice est respecté.
Pour l’investisseur, l’avantage est net : il lui suffit de regarder l’évolution de l’indice pour connaître la performance du fonds dans lequel son argent est placé. En outre, les frais sont généralement plus faibles qu’avec la gestion active. La raison est la suivante : la plupart du temps, ces fonds ou ETF (Exchange Traded Funds) sont pilotés de façon automatique, avec une intervention humaine réduite à la portion congrue.
Attention au risque de volatilité induit par la gestion passive
L’investisseur doit toujours rester attentif à ses choix. En effet, la gestion passive comporte aussi des inconvénients. Il existe notamment un risque d’écart entre le cours de l’indice et le cours de l’ETF au moment où l’investisseur souhaite céder son titre. L’investisseur ne connaît pas l’heure exacte d’exécution de vente de toutes les actions composant l’ETF. Quand les marchés sont calmes, ce système convient bien. En période de turbulences boursières en revanche, la volatilité est élevée. On peut alors constater de grosses différences entre les deux cours. Celles-ci peuvent rogner fortement la performance attendue. Ces écarts sont impossible avec les fonds de gestion active. En effet, la valorisation est quotidienne, faite à partir du cours des actions à la clôture des marchés.
Pour investir de façon responsable, la gestion active constitue la meilleure solution
La gestion passive a un autre point faible : avec elle, l’investisseur agit sous contrainte. Il ne peut pas décider des valeurs qu’il souhaite acheter ou vendre à l’intérieur d’un même indice. Pour reproduire l’indice, il doit investir en bloc. Pourtant, il peut considérer que l’une des entreprises mène une stratégie contestable, par exemple, ou qu’elle est notoirement mal positionnée sur le plan de la responsabilité sociale et environnementale (RSE). À l’inverse du gérant d’actifs, l’investisseur ne peut pas user de son rôle d’actionnaire pour influencer durablement la gouvernance de l’entreprise. Il est libre d’utiliser son droit de vote pour exprimer son opinion sur la gestion de la société mais ne peut pas vendre ses titres.
Cette contrainte est forte car de plus en plus d’épargnants et d’investisseurs institutionnels sont soucieux d’investir de façon responsable. Pour eux, la gestion active constitue une solution appropriée. En effet, les gérants et analystes choisissent les titres des sociétés les plus conformes à leurs attentes. Ils se chargent de :
- Rencontrer régulièrement les directions des entreprises,
- Demander des comptes sur les états financiers des entreprises,
- User de leur influence pour faire avancer le management sur des indicateurs extra-financiers,
- Repérer les sociétés affichant une trajectoire écologique ambitieuse,
- Détecter les sociétés dont la capitalisation est trop basse pour leur permettre de figurer dans les indices.
Grâce à ces pouvoirs, le gérant d’actifs peut diriger les investissements là où ils sont les plus utiles pour les générations futures.
Le saviez-vous ? En période d’incertitude, la gestion active montre toute son utilité. En effet, les gérants sont nettement plus sélectifs. Ils ont déjà opéré un tri exigeant entre les sociétés capables de se relever et les autres. La gestion active offre ainsi à l’investisseur l’espoir de battre, les indices de référence. Selon une étude Morningstar, près de 60% des fonds actifs ont battu les fonds passifs aux États-Unis au premier semestre 2023.
Les points essentiels à retenir
- La gestion passive réplique de manière automatique, un indice boursier : elle est facile à suivre pour l’investisseur mais ne lui laisse aucun libre-arbitre.
- Les fonds communs de placement de gestion active s’appuient sur leurs équipes de recherche et leur richesse humaine pour investir de façon sélective et responsable.