Épargne salariale : comment investir ses primes ?

Choisir ses placements
Avant de choisir comment investir sa prime d’épargne salariale, il faut tenir compte de la durée du placement et de son patrimoine personnel.

Au moment de recevoir leur prime, les salariés hésitent souvent sur l’investissement de leurs fonds. Cela vaut pour ceux percevant un intéressement, une participation et/ou un abondement. Pour faire leur choix, ils doivent prendre en compte un certain nombre de paramètres.

Le délai est souvent court : les salariés disposent d’une quinzaine de jours pour décider comment ils investissent les primes logées dans un Plan d’épargne entreprise (PEE), un Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) ou son successeur un Plan d’épargne retraite (PER) d’entreprise collectif.

Les spécificités des fonds communs de placement d’entreprise

Avant de se décider sur l’allocation de leurs primes, les salariés doivent comprendre la composition des différents Fonds Communs de Placement d’Entreprise (FCPE). Souvent, ce sont les fonds proposés. Ils sont gérés par la société de gestion de l’établissement teneur de compte et réservés aux salariés. Dans la plupart des cas, ils portent un nom indiquant le profil investisseur concerné : monétaire, prudent, mixte, dynamique, offensif… Ils sont investis dans différents actifs achetés sur les marchés :

  • Des titres monétaires (dettes de très court terme). Le nom du fonds mentionne souvent sa composante monétaire,
  • Des obligations (dettes de moyen à long terme), résumées souvent par la mention « obligataire » ou « prudent »,
  • Des actions (fonds action), sous la mention « dynamique », « offensif », ou « actions »,
  • Un mélange d’actions, d’obligations et de titres monétaires (fonds mixtes). Plus la part d’actions est élevée, plus le risque est important.

Pour les investissements dynamiques, il faut avoir du temps devant soi

En contrepartie d’une prise de risque supérieure, les investissements en actions offrent de meilleures perspectives de gain. Pour cela, ils sont soumis à une amplitude nettement plus forte : les marchés peuvent s’apprécier de 19% en moins de quatre mois, puis dévisser de 33% en trois semaines. Pour tous les investissements en Bourse, même ceux réalisés dans le cadre de l’épargne salariale, il faut avoir du temps devant soi. Cela évite d’avoir à vendre ses titres au pire moment (quand les taux sont bas et qu’un besoin de liquidités est urgent).

Ainsi, les FCPE « offensifs » ou « dynamiques » sont à réserver à l’épargne dont le salarié est certain de ne pas avoir besoin pendant cinq à dix ans. Si son horizon de placement est plus court, il doit s’orienter vers des FCPE « équilibrés » ou « prudents ». Un salarié envisageant d’acquérir sa résidence principale dans les trois ans et comptant sur son épargne salariale pour se constituer un apport doit investir ses économies de façon prudente.

En revanche, un quadragénaire logeant une partie de sa prime dans un Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) ou dans un Plan d’épargne retraite (PER) d’entreprise collectif le fait souvent dans une optique de très long terme. En effet, les fonds déposés sont bloqués jusqu’à sa retraite. Il peut donc orienter son épargne vers un FCPE très dynamique. Sa perspective de gain est nettement meilleure. Dans le cas où ses titres se déprécient fortement, ils ont tout le temps de regagner des valorisations pertinentes. 

Un paramètre important pour flécher l’épargne salariale : le patrimoine global du salarié

Avant de choisir son support d’investissement, le salarié doit tenir compte de sa situation patrimoniale globale. Plus il avance dans la constitution de son épargne, plus il peut se permettre d’exposer ses primes au risque des marchés. Ainsi, il peut s’autoriser une prise de risque maximale pour son intéressement et sa participation dans les cas où : 

  • Il a déjà acquis sa résidence principale et avancé dans le remboursement de son capital, 
  • Il est déjà en possession d’une épargne de précaution (entre trois et six mois de salaire immédiatement disponibles),
  • Il a une épargne dite sécurisée : un plan d’épargne logement ou un contrat d’assurance-vie en euros, par exemple.

Au contraire, si toute l’épargne financière du salarié est investie dans un plan d’épargne en actions, ou dans des unités de compte « dynamiques » de son contrat d’assurance-vie, la prudence est de mise. Il doit alors réduire la part de risque sur son PEE, son PERCO ou son PER d’entreprise collectif. S’il a accès à un dispositif d’actionnariat salarié et que les actions de son entreprise représentent une part importante de son patrimoine, il doit plutôt se tourner vers des FCPE dits prudents ou équilibrés. Certains FCPE incluent une forte part d’actions de l’entreprise, il faut y être attentif.

Beaucoup de dispositifs d’épargne salariale proposent aussi des FCPE gérés de façon responsable. Si l’Investissement Socialement Responsable (ISR) est une notion importante aux yeux du salarié, elle ne dit rien sur la part de risque inhérente à l’investissement. Ainsi, en optant pour une gestion responsable, l’épargnant doit aussi considérer la proportion d’actions et d’obligations dans ce FCPE.

Même si la gestion de l’épargne salariale est déléguée à l’entreprise et à un gestionnaire d’actifs, le titulaire doit la considérer comme faisant pleinement partie de son patrimoine et tenir compte de sa situation personnelle avant de l’investir. 

Le saviez-vous ? Selon l’étude OpinionWay pour La semaine de l’épargne salariale publiée en mars 2023, près des deux tiers des salariés placent leur participation ou intéressement sur le PEE ou PER collectif (64%). 17% des épargnants préfèrent la percevoir immédiatement. Neuf détenteurs sur dix apprécient cette épargne « sans effort ».

L'essentiel à retenir

  • Les salariés ne savent pas toujours dans quels fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) investir.
  • S’ils ont du temps devant eux, ils peuvent investir de façon dynamique
  • Si le reste de leur patrimoine est investi de façon plutôt sécurisée, ils peuvent exposer leur épargne au risque de marché. 
  • S’ils doivent récupérer rapidement leur épargne ou qu’ils détiennent déjà une part importante d’actions, ils doivent au contraire investir dans des FCPE prudents.