L’épargne est un bon amortisseur économique pour les ménages. En cas de situation de crise, elle permet de faire face temporairement, en attendant de trouver une solution. Toutefois lorsqu’elle n’est pas investie, elle est mal rémunérée et se déprécie. Il faut limiter les montants consacrés à l’épargne de précaution et investir le reste.
Elle revient tous les 31 octobre depuis 1924 : la Journée mondiale de l’épargne a vocation à sensibiliser les populations aux bienfaits de l’épargne. Filet de sécurité face aux aléas de la vie, réserve pour anticiper des projets futurs, aide au financement de l’éducation des enfants… L’épargne joue un rôle important dans la construction patrimoniale des ménages.
6 000 milliards d'euros d'épargne financière pour les Français.
Au moment de sa création, la Journée mondiale de l’épargne voulait convaincre de la nécessité d’épargner puis de ne pas laisser ses économies « dormir sous un matelas ». Les initiateurs de cette journée n’étaient pas les gouvernements, mais les représentants des caisses d’épargne de 29 pays. Le but final était d’indiquer aux épargnants qu’il faut confier son pécule à des spécialistes.
Aujourd’hui, la nécessité d’épargner est bien intégrée. D’ailleurs, les Français ont profité des périodes de confinements successifs pour mettre de côté des montants très importants. Selon des données de la Banque de France, entre le début de la pandémie, en mars 2020 et la fin juin 2021, ils ont accumulé 157 milliards d’euros de plus qu’habituellement. Au total ils possèdent 6000 milliards d’euros d’épargne financière. Ces montants colossaux, pour la plupart, ne sont pas investis. Ils dorment sur des livrets mal rémunérés ou restent en attente sur des comptes courants…
En 2019, l’inflation s’élevait à 1,1%. En 2020, elle n’a été que de 0,5%. En 2023, elle s’est établie à 4,9%. Ainsi, l’épargne stockée sur des livrets (rémunérés à 3%) ou, pire, sur des comptes courants non rémunérés, perd de la valeur chaque jour.
Investir son épargne dans l’immobilier et les actions pour se protéger de l’inflation
Bien sûr, il est nécessaire d’avoir une épargne de précaution immédiatement disponible pour faire face aux coups durs. Les professionnels recommandent d’y consacrer une enveloppe de trois à six mois de revenus. Sur ce montant, il faut accepter un rendement inférieur à l’inflation.
Cependant, pour protéger le reste de l’épargne financière du risque d’une perte de pouvoir d’achat, il faut lui donner des perspectives de rendement plus importantes, et donc l’investir. Deux placements cibles sont à privilégier : l’immobilier et les actions. Il faut s’assurer que l’on dispose d’avoirs financiers conséquents, car un patrimoine composé exclusivement d’immobilier est mal diversifié. Une fois l’acquisition et le taux d’intérêt d’emprunt sécurisés, l’investisseur est plutôt protégé contre la perte de pouvoir d’achat : les loyers qu’il encaisse sont indexés sur l’inflation.
Autre piste pour placer son argent : les actions. Les entreprises répercutent les hausses de prix de matières premières et les hausses de salaires sur leurs prix de vente. Même si on observe un effet retard, elles s’attachent à servir leurs actionnaires avec des dividendes.
Attention toutefois à bien sélectionner ses valeurs. Outre l’inflation, les entreprises doivent compter avec les hausses de taux d’intérêt, qui renchérissent le coût du crédit. Les entreprises faiblement endettées supportent mieux la montée des taux que celles dont la dette est importante.
Bien sûr, les actions sont soumises à des cycles et peuvent se déprécier. Mais c’est en acceptant une part de risque que les investisseurs se ménagent une meilleure perspective de rendement.
L'essentiel à retenir
- L’épargne est nécessaire pour se prémunir en cas de difficultés.
- En cas de remontée de l’inflation, la rémunération de l’épargne est trop faible pour contrer la baisse de pouvoir d’achat.
- Une fois l’épargne de précaution sécurisée sur un compte mal rémunéré mais accessible, il faut investir.
- Les actions des sociétés faiblement endettées et l’immobilier constituent de bons remparts contre l’inflation