L’épargne des Français atteint un niveau élevé, selon la présentation trimestrielle de l’épargne des ménages de la Banque de France, au deuxième trimestre 2022. Dans le contexte inflationniste, les épargnants peuvent être tentés par des solutions jugées sécuritaires. Pourtant, ces produits offrent une protection insuffisante contre l’inflation.
Privilégier la sécurité et la liquidité de ses placements peut se révéler contre-productif dans un contexte d’inflation.
Les comptes de dépôt offrent des rendements inférieurs au taux d’inflation
Les comptes de dépôt sont trop faiblement rémunérés pour offrir une protection efficace contre l’inflation. Or, l’augmentation des prix à la consommation s’est durablement installée dans le paysage national. D’après l’Insee, en septembre 2022, le taux d’inflation avait atteint 5,6% sur un an. Les sommes laissées sur un compte courant ont l’avantage d’être immédiatement disponibles. Cette liquidité est valorisée par les épargnants en période d’incertitude économique. Cependant, ce réflexe est source d’appauvrissement. En effet, les sommes placées sur un compte courant sont dépourvues de rendement. Ainsi, elles sont peu intéressantes lorsqu’il s’agit de prévenir l’érosion du pouvoir d’achat. Il est conseillé de conserver seulement l’équivalent de trois à six mois de revenus sur son compte courant. Le solde doit être placé.
Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie sont insuffisants pour battre l’inflation
Dans le contexte de crise actuelle, les investisseurs recherchent des placements sans risque. Les quelque 18 millions de Français détenteurs de contrats d’assurance-vie peuvent être tentés de revoir leur allocation d’actifs. Par exemple, ils peuvent choisir d’arbitrer en faveur des fonds en euros, affichant une garantie en capital. En 2021, d’après les chiffres de France Assureurs, ces fonds en euros ont rapporté en moyenne 1,31% avant impôt, soit moins que le taux d’inflation (1,6% en 2021). Leur rendement réel a donc été négatif. En 2022, leur rendement moyen a un peu augmenté. Toutefois, l’inflation à 5% environ menace leur rendement réel.
Le choix de la sécurité échoue à protéger les épargnants de l’érosion de leur pouvoir d’achat. En revanche, les fonds en unités de compte ont performé en 2021. Elles sont plus dynamiques et moins sécurisantes que les fonds en euros. D’après les chiffres de France Assureurs, leur rémunération moyenne était de 9%. L’adage se confirme : risque et rendement vont de pair. Le risque peut s’avérer payant et parvenir à protéger le pouvoir d’achat des épargnants.
L’épargne réglementée échoue à rattraper les taux inflationnistes
S’orienter vers l’épargne réglementée est également une solution sécuritaire. Il peut s’agir de placer son épargne sur un livret A, par exemple. En effet, la rémunération de ces produits tient compte de l’inflation. Le Gouvernement a d’ailleurs pris des mesures fortes pour augmenter la rémunération du livret A. Celle-ci est passée à 2%, le 1er août 2022 : un taux jamais vu depuis dix ans. Toutefois, cette augmentation est insuffisante au regard du niveau actuel de l’inflation. La Banque de France a fait savoir, en octobre dernier, qu’il n’y aurait pas de nouvelle augmentation avant le 1er février 2023.
L'essentiel à retenir
- Conserver son épargne sur son compte courant génère un appauvrissement.
- En matière d’assurance-vie, privilégier les fonds euros ne protège pas de l’inflation.
- Le niveau actuel de rémunération du Livret A ne sera pas revalorisé avant le début de l’année 2023.
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