Comme le constatent de plus en plus d’observateurs, l’évolution du marché de l’hydrogène pourrait fortement soutenir le processus de décarbonisation de nombreux secteurs, notamment les transports et l’acier. N'étant qu'qux prémisses de ce grand défi, les dix prochaines années seront cruciales pour la réduction des coûts.
Hydrogène vert ou bleu: quelle est la différence ?
Dans le cadre de la transition énergétique verte à laquelle s’attellent les gouvernements du monde entier, l’hydrogène gris classique présente peu d’intérêt: les experts s’accordent sur le fait qu’il convient d’investir dans l’hydrogène bleu et surtout dans l’hydrogène vert. Ces deux formes se distinguent principalement par les méthodes et les technologies d’extraction utilisées. En effet, dans la nature, l’hydrogène est toujours lié à d’autres éléments pour former des molécules, comme l’oxygène dans le cas de l’eau.
L’hydrogène bleu est produit à partir d’hydrocarbures fossiles dans des centrales spéciales qui capturent et stockent le dioxyde de carbone libéré par le processus d’extraction. L’hydrogène vert, quant à lui, est ce qu’il y a de mieux du point de vue de la durabilité environnementale, car il est extrait de l’eau au moyen d’électricité produite par des installations d’énergie renouvelable (p. ex., photovoltaïque, solaire ou hydroélectrique).
Prix de l’hydrogène: un chiffre d’affaires de 2500 milliards d’euros d’ici 2050
Selon les estimations du Conseil de l’hydrogène, la valeur totale de la filière hydrogène atteindra 2'500 milliards de dollars par an d’ici 2050. Une augmentation considérable par rapport aux 100 milliards de dollars actuels. En outre, comme l’a expliqué Marco Alverà, PDG de l’entreprise gazière italienne Snam, les coûts d’investissement dans les infrastructures pourront être limités, car les réseaux de transport de l’hydrogène existent déjà. Il suffira de reconvertir les réseaux de distribution de gaz pour qu’ils puissent accueillir l’hydrogène, ce qui réduira considérablement les coûts de transport actuels.
Hydrogène vert: 11 milliards de dollars d’investissements nécessaires
Selon un éditorial de Lex, la colonne d’analyse financière du Financial Times, 11 milliards de dollars d’investissements environ suffiraient pour faire passer de la production actuelle d’hydrogène vert de 0,3 GW à 25 GW, nécessaires pour l’amener à des prix compétitifs. Un chiffre qui peut sembler énorme, mais que les États-Unis, l’Union européenne et la Chine pourraient mettre en place en cinq ans à peine. Les prévisions de l’entreprise Snam, l’un des principaux groupes italiens qui militent pour l'investissement dans l’hydrogène, indiquent également que d’ici 2050, la demande énergétique nationale en hydrogène devrait être atteindre 23%, dans le cadre d’un scénario de décarbonisation de 95% de l'économie.
Ce que prévoit le projet européen Prometheus coordonné par l’ENEA
Par ailleurs, l’Agence nationale italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement durable (ENEA) coordonnera le projet Prometheus souhaité par l’Europe. Son objectif est de faire baisser le coût de production de l’hydrogène vert à moins de 2 €/kg. Pour ce faire, il conviendra de mettre au point une nouvelle technologie très efficace, capable de combiner l’électricité d’origine photovoltaïque ou éolienne avec la chaleur issue de l’énergie solaire concentrée. Tout ceci n'est qu'un début.