Bien entendu, chaque pays émergent réagit à la pandémie et à la reprise de l’activité économique à un rythme et selon des modalités différentes. En effet, des pays aussi disparates que l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Chine, la Corée, la Colombie, l’Égypte, la Grèce, la Hongrie, l’Inde, l’Indonésie, le Koweït, la Malaisie, le Mexique, le Pakistan, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Qatar, la Russie, la République tchèque, Taïwan, la Thaïlande, la Turquie et les Émirats arabes unis procèdent tous à leur manière.
Néanmoins, ils partagent une caractéristique commune: le contexte économique, social et sanitaire incertain dans lequel nous nous trouvons encore aujourd’hui.
Le contexte mondial
Nombre de ces pays ont été partiellement touchés par les premières vagues de la pandémie et malheureusement leurs taux de vaccination sont encore très bas, ce qui peut les exposer à de nouveaux variants de la COVID-19 avec toutes les conséquences économiques que cela implique. Outre la pandémie, d’autres éléments interviennent dans le contexte mondial. Notamment les importants volumes de liquidités, que les banques centrales continuent d’injecter dans les marchés, ainsi que les stimuli fiscaux. Il y a aussi la reprise de l’inflation à la hausse et la forte demande en matières premières, qui a d’ailleurs poussé le pétrole à son plus haut niveau depuis 2014.
Il convient également de ne pas oublier que des fissures commencent à apparaître dans l’économie de la Chine, actuellement deuxième plus grande économie du monde.
Pays émergents et dette publique
À la fin 2020, la dette publique mondiale représentait 97% du PIB mondial, un problème non seulement pour les économies avancées, mais aussi pour les pays émergents. Avec la hausse des taux d’intérêt et une grande partie de la dette libellée en devises étrangères, ce sont précisément les pays les moins riches qui risquent de subir une restructuration douloureuse de leur dette.
C’est précisément ce que le Fonds Monétaire International a lui aussi souligné récemment, car la restructuration permet d’une part d’éviter les effets négatifs d’un défaut de paiement et d’autre part de disposer de liquidités pour les dépenses publiques et pour aider au développement de l’économie.
Pays émergents et transition énergétique
Le changement climatique est un problème pour tous les êtres humains, les plus vulnérables sont précisément les pays émergents. C'est pourquoi ils sont aussi les plus attentifs à la transition écologique et innovent avec le lancement d'obligations vertes.
Selon une étude de l'université de Cambridge commandée par Pictet AM, le changement climatique pourrait réduire le PIB mondial par habitant de 45% d'ici 2100. Une catastrophe pour ceux qui ont déjà un PIB par habitant aussi bas que les pays émergents. En fait, les plus avancés de ces pays se positionnent déjà pour mener la révolution verte: la Chine est première de la classe dans les cellules photovoltaïques et l'Inde a lancé l'un des principaux programmes mondiaux de développement des énergies renouvelables.
Et ils ne se limitent pas à cela. En effet, de plus en plus d'entreprises se tournent vers des moyens innovants pour se financer: les obligations liées à la durabilité, émises avec des objectifs précis de performance en matière de durabilité. Il s'agit par exemple de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de l'amélioration de la gestion de l'eau. Ces titres permettent de favoriser les initiatives durables. Et dans le cas où l'émetteur n'atteint pas les objectifs fixés, les investisseurs reçoivent des coupons supérieurs à au moins 25 points de base chaque année. En bref, ils représentent une incitation concrète à atteindre les objectifs de la transition énergétique.