Les sociétés cotées évoluant dans le secteur de la santé sont prisées par les investisseurs. Ceux-ci apprécient leur caractère défensif et espèrent accompagner le développement de la filière santé française.
Les laboratoires pharmaceutiques souffrent parfois d’une image brouillée auprès du grand public. La crise sanitaire a pourtant rappelé leur rôle stratégique dans l’industrie de la santé.
Les griefs se cumulent à l’encontre de l’industrie pharmaceutique
Il est reproché aux laboratoires pharmaceutiques de gonfler les prix de leurs médicaments. Cela rend certains traitements très coûteux, voire inaccessibles dans les pays où une bonne partie de la population n’est pas assurée. De plus, les laboratoires sont accusés d’accroître les ruptures de stocks de médicaments vitaux. Pour certains malades, c’est une tragédie. Ces ruptures de stock ont pour cause l’approvisionnement croissant des matières premières à l’étranger et la délocalisation d’une grande partie de la production. Durant l’hiver 2023, les tensions importantes rencontrées pour certains antibiotiques, des corticoïdes ou le paracétamol ont rappelé ce phénomène.
Les bonnes performances du secteur pharmaceutique pendant la crise sanitaire
La pandémie du Covid-19 a remis en lumière le rôle clé du secteur pharmaceutique dans un contexte sanitaire anxiogène. Les marchés financiers ont suivi ce mouvement. Les capitalisations des grands noms de la pharmacie ont nettement moins souffert que l’ensemble des autres indices. À titre d’exemple, en France, Sanofi n’a perdu que 19,27% entre le 19 février 2020 et le 19 mars 2020. Dans le même temps, le Cac 40 a chuté de 36,9%.
Aux États-Unis, Pfizer n’a reculé que de 16% quand le Dow Jones perdait 31,55% sur la même période. Certaines valeurs dans le secteur des biotechnologies se sont mêmes envolées. Ainsi, entre le 11 mars 2020 et le 1er avril 2020, Biomérieux a progressé de 39,15% en annonçant travailler sur des tests de dépistage du Covid-19.
Le secteur pharmaceutique occupe un rôle défensif dans les portefeuilles
L’industrie pharmaceutique est toujours appréciée en période de récession économique car elle est contra-cyclique. En effet, le nombre de malades chroniques reste le même, quel que soit le climat économique. En présence d’un virus extrêmement contagieux, tous les espoirs se portent sur les capacités de recherche et développement des géants pharmaceutiques. Ils sont susceptibles de découvrir rapidement un vaccin, au même titre que les laboratoires publics. Ils travaillent à la production de tests à grande échelle. Ils tentent, enfin, de trouver des traitements pour soigner les malades dans les phases précoces comme dans les manifestations plus sévères. Cette course contre la montre impose de disposer de finances solides. Cela suscite un regain d’intérêt pour ces valeurs de la part des investisseurs.
2024 : des perspectives de croissance pour le secteur pharmaceutique
En 2024, le secteur pharmaceutique offre des perspectives de croissance aux investisseurs. Les fondamentaux du secteur sont solides. Le vieillissement de la population et le développement des pathologies chroniques (diabète, hypertension...) soutiennent une demande de médicaments en hausse. En effet, d’après le Haut Conseil de la Santé publique, les plus de 60 ans totalisent la moitié de la dépense totale de médicaments en France. Dans ce contexte, le marché pharmaceutique français devrait connaître une croissance annuelle soutenue de 5% à 6% jusqu’en 2026 (source IOVIA Panorama annuel I360). Ce phénomène s’étend hors de l’Europe. Les dépenses mondiales devraient excéder les estimations d’avant pandémie de 497 milliards de dollars d’ici 2027. L’innovation, la montée en puissance des nouvelles technologies (comme l’aide au diagnostic par IA ou les tests génétiques prédictifs) constituent un fort relais de croissance pour le secteur.
Les points essentiels à retenir
- Nombre de valeurs du secteur de la santé (biotechs, producteurs de vaccins, fabricants de tests) ont retrouvé les faveurs des marchés, grâce à la lutte contre le Covid-19.
- Les valeurs pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologies occupent souvent une position défensive dans le portefeuille des investisseurs.
- L’impact de la crise sur le fonctionnement de l’industrie de la santé impose néanmoins une grande sélectivité dans ses choix d’investissement.