Pourquoi les unités de compte ont-elles pris tant d’importance dans les contrats d’assurance-vie ces dernières années ?
Beaucoup de compagnies d’assurances encouragent les titulaires de contrats d’assurance-vie à effectuer des arbitrages au sein de leur contrat. Elles suggèrent de désinvestir une partie de leur épargne du fonds en euros au profit des unités de compte.
Le souscripteur a le choix du support: fonds en euros ou unités de compte
Au sein d’un contrat d’assurance-vie, le souscripteur peut répartir son épargne librement entre une multitude de supports. Le plus connu d’entre eux est le fonds en euros. Les montants investis sur ce support sont garantis par l’assureur. Les sommes versées dans le fonds en euros et les intérêts produits sont exprimés en euros et ne peuvent pas diminuer. Les autres supports sont appelés unités de compte. Quand l’épargnant investit dans des unités de compte, il achète le plus souvent des parts de SICAV. Elles-mêmes sont investies en actions, en obligations ou en placements monétaires.
Assurance-vie: la valeur des unités de comptes fluctue en fonction des marchés
Comme la valeur des actifs est soumise aux fluctuations des marchés, elle varie en permanence. Par conséquent, la valeur des parts évolue régulièrement aussi. Quand un assuré investit dans des unités de compte, son nombre de parts détenues n’évolue pas. Toutefois, la valorisation de son contrat change régulièrement, à la hausse et à la baisse. À la différence du fonds en euros, les unités de compte sont sans garantie en capital.
Les unités de compte: la seule solution pour un meilleur rendement ?
Les assureurs incitent les épargnants à souscrire des unités de compte. En effet, le rendement des fonds en euros a baissé ces dernières années car il est lié aux taux obligataires à long terme. Les détenteurs de contrats d’assurance-vie s’en plaignent. Les assureurs ont du mal à servir un rendement positif à leurs souscripteurs. Plus les épargnants versent d’argent dans le fonds en euros, plus ils compliquent la tâche des assureurs et plus le rendement baisse. Les unités de compte paraissent constituer une réponse efficace pour espérer un meilleur rendement global des contrats, pour les assureurs et pour les assurés. Toutefois, la récente remontée du rendement des fonds euros (1,91% en 2022, selon les chiffres de l’APCR et vraisemblablement 2,50% en 2023, d’après le cabinet Good Value for Money) nuance un peu cette réponse. Précisons cependant qu’un tel rendement reste bien inférieur à l’inflation qui s’est élevée à 4,9% en 2023, selon l’Insee.
Le niveau de rendement est étroitement lié au risque encouru par l'investisseur
La logique d’investissement dans les unités de compte est régie par une règle simple : les rendements importants s’accompagnent d’une prise de risque. Pour avoir de meilleures perspectives de rentabilité, les épargnants doivent accepter d’exposer une partie de leur capital. Ils ont aussi à s’armer de patience, s’ils voient le montant de leur épargne diminuer. En effet, les creux des marchés peuvent s’effacer sur le long terme. à ce titre, un contrat d’assurance-vie est un placement de longue durée.
De plus, le risque inhérent aux fonds en euros et aux unités de compte est inégal. L’épisode du coronavirus nous le rappelle : les fonds en euros n’ont pas bougé mais les unités de compte ont chuté, à l’image du plongeon enregistré par le CAC 40 entre le 19 février 2020 et le 16 mars 2020 (-39%). L’indice phare de la Bourse de Paris s’est rapidement repris, avec une hausse de 32% entre le 16 mars 2020 et le 18 septembre 2020.
Le saviez-vous ? D’après les chiffres de France Assureurs, la part des unités de comptes dans les cotisations de contrats d’assurance-vie s’élève à 41% en 2023.
L'essentiel à retenir
- Les unités de compte sont réputées présenter de meilleures perspectives de rendement sur le long terme que les fonds en euros.
- Même si la bourse baisse, elles conservent tout leur sens, à condition de se montrer patient : le temps efface les creux de marché.