Un être humain sur trois souffre de malnutrition, alors que nous produisons plus de nourriture que jamais. Nous sommes parvenus à un dangereux paradoxe qui doit être traité au plus vite, étant donné que 2 milliards de personnes sont en surpoids ou obèses, tandis que 830 millions d'autres se couchent chaque soir l'estomac vide. Et, malheureusement, le problème n'est pas seulement celui de la santé humaine, mais aussi celui de la santé de la planète entière.
Le système actuel de production alimentaire n'est pas durable
Les techniques actuellement utilisées constituent une menace sérieuse en termes de déforestation et d'émissions de gaz à effet de serre. Malgré cela, nous avons déjà la capacité de fournir à chaque être humain une alimentation saine, peu coûteuse et, surtout, durable sur le plan environnemental. Mais nous devons comprendre que « nous devons changer la façon dont nous produisons, consommons et recyclons les aliments en révisant notre système », explique Sandro Demaio, PDG de VicHealth, une autorité statutaire indépendante de l'État australien de Victoria.
Le faible coût des apéritifs est un problème
Il est évident qu'il n'est pas facile de réformer complètement le système alimentaire mondial, car des changements majeurs devront être apportés au niveau de la production, des processus, de l'emballage, du transport, de la commercialisation, de la consommation et de l'élimination des déchets. Toutefois, une première étape importante pourrait consister à limiter les apéritifs peu coûteux, riches en calories et à faible valeur nutritionnelle. « Si nous produisons des aliments bon marché qui ont une excellente saveur, mais qui sont mauvais pour la santé et riches en calories, et que nous incitons à les acheter par des stratégies de marketing agressives, le résultat est un dysfonctionnement du marché et une surconsommation », explique M. Demaio. « C'est exactement ce qui alimente la pandémie mondiale d'obésité, et cela a même un impact sur le changement climatique. »
Solutions possibles
Dans un rapport de 2019, les chercheurs de la commission EAT-Lancet ont identifié quelques bonnes pratiques qui pourraient être mises en œuvre immédiatement : premièrement, réduire la consommation de viande rouge, de plats préparés et d'aliments contenant des sucres ajoutés ; deuxièmement, réduire de moitié le gaspillage alimentaire et introduire un processus de production plus durable qui réduit l'utilisation d'eau et d'engrais. Par ailleurs, l'OMS a recommandé à tous les pays d'imposer une taxe sur les produits sucrés afin de limiter le fléau de l'obésité et, plus généralement, les problèmes de santé liés à une alimentation déséquilibrée.
L'équilibre entre l'alimentation et l'environnement
La production alimentaire est une activité à forte intensité énergétique qui a un impact important sur les ressources non renouvelables de notre planète, à commencer par la terre et l'eau. Mais elle est également responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. En effet, une étude récente menée par l'Institute for Potsdam Climate Impact Research, le Stockholm Resilience Centre (SRC) et d'autres organisations révèle qu'au moins la moitié des aliments que nous consommons sont produits à l'aide de techniques qui ont des répercussions négatives considérables sur l'environnement. En bref, le temps presse et les contre-mesures nécessaires doivent être prises, à commencer par les consommateurs.