L'Europe en fait un élément fondamental de sa stratégie. Dans la bioéconomie bleue, le développement durable présente un beau potentiel. Qu'est-ce que la bioéconomie bleue, où en sommes-nous et quelles sont les perspectives ?
Qu'est-ce que la bioéconomie bleue ?
La bioéconomie bleue regroupe l'ensemble des activités économiques basées sur une utilisation durable des ressources aquatiques. Il s'agit d'un vaste champ d'application, car, comme l'explique le Rapport 2021 sur la bioéconomie bleue de l'Union Européenne (UE), elle comprend à la fois des activités liées aux mers, fleuves et les lacs, mais également toutes les activités qui y sont associées. Pour donner quelques exemples, citons la pêche et l'aquaculture, les énergies renouvelables, le tourisme côtier, les transports maritimes, les biotechnologies, la manutention portuaire et les services numériques liés à l'univers aquatique.
Que vaut l'économie bleue ?
Selon le rapport de l'UE, la bioéconomie bleue concernait en 2018 (date des dernières données) près de 4,5 millions de personnes dans l'Union européenne, représentant une valeur de 176 milliards d'euros. Des chiffres qui selon l'EUMOFA (l'Observatoire européen des marchés des produits de la pêche et de l'aquaculture) comprennent des activités liées à l'économie bleue encore considérées comme étant «plutôt modestes», surtout en comparaison au potentiel et à l'ampleur des secteurs impliqués.
Les secteurs les plus riches de la bioéconomie bleue
L'UE a enregistré une accélération dans la croissance de tous les secteurs liés à la bioéconomie bleue. En Europe, le secteur le plus riche est actuellement celui du tourisme côtier, qui entre 2009 et 2018 a augmenté de 20%. L'évolution du transport maritime (+12%) et des activités portuaires (+14,5%) est également à la hausse. Le secteur ayant fait le bon le plus significatif est celui des «ressources vivantes» qui comprend la pêche et l'aquaculture: ainsi, en 2018, il a généré 7,3 milliards d'euros de recettes, soit 43% de plus qu'en 2009. Dans certains secteurs, le progrès s'est arrêté en raison de la crise de la COVID-19, surtout dans le domaine touristique, selon ce même rapport de l'UE.
Les secteurs émergents
La force de la bioéconomie bleue réside surtout dans son potentiel. C'est la raison pour laquelle, en plus des secteurs confirmés, il existe des secteurs émergents qui joueront un rôle essentiel dans un avenir proche. Par exemple, la culture des algues pourrait représenter une ressource pour le développement d'alternatives au plastique ou aux protéines animales. Les énergies renouvelables présentent également des systèmes capables de produire de l'énergie grâce aux marées, aux courants et aux vagues. L'UE intègre dans l'économie bleue des applications numériques et robotiques impliquées, entre autres, dans la gestion du trafic maritime, dans l'inspection des infrastructures et dans la recherche scientifique.
Recherche et investissements dans l'économie bleue
L'objectif de la bioéconomie bleue ne peut se résumer que par des chiffres: en effet, son but est de préserver et de rétablir la biodiversité. Un objectif (notamment) financier, car la santé des entreprises, et de la planète, dépend de la richesse des mers, des lacs et des fleuves. Pour y parvenir, l'UE invite les institutions, les organismes de recherche, les entreprises et la société civile à produire «un effort important».
Pour relever ce défi, des investissements seront nécessaires, notamment par l'intermédiaire de nouveaux canaux. La bioéconomie bleue fait partie intégrante du Green New Deal et draine une part non négligeable des fonds d'Horizon 2020 (le programme européen de soutien à la recherche). Pour la phase suivante (Horizon 2021-2027), pas moins de 35% des ressources seront destinées à des actions liées à la transition de l'industrie maritime à la neutralité carbone.