Les prix des matières premières ont chuté au début de la pandémie en 2020. A présent, à l’été 2021, ils flambent. Et le phénomène préoccupe les industriels, les marchés financiers et même les Etats. Car il alimente les pressions inflationnistes et fait peser des menaces sur la reprise économique.
En avril 2020, au plus fort de la première vague de la pandémie, le baril de pétrole se négociait sous le seuil des 20 dollars. Moins de quinze mois plus tard, à la mi-juillet 2021, il se vendait pour un prix supérieur à 77 dollars… juste avant que les pays membres de l’Opep s’accordent pour desserrer les tensions, et pour produire 400 000 barils de plus chaque jour.
La demande en métaux va exploser au cours des 20 prochaines années
Une nécessité, la hausse des prix des matières premières, explique (en grande partie) le retour de l’inflation observé depuis début 2021. La demande est repartie en très forte hausse. Et beaucoup d’experts redoutent que la pénurie compromette la reprise économique.
Et les tensions ne se font pas sentir uniquement sur le pétrole. Les métaux, le bois, tous les matériaux de construction voient leurs prix flamber sous l’effet des plans de relance. Certains y voient juste un décalage entre la reprise de la demande et celle de l’offre, cette dernière tardant à augmenter et subissant encore les à-coups des différentes vagues de pandémie. Il est donc possible, après une forte montée, de voir les prix se calmer. En attendant cette éventuelle accalmie, la Chine a puisé dans ses stocks de métaux pour alimenter certains industriels. Elle leur a évité de se pourvoir sur les marchés à des prix trop élevés, et espère empêcher une inflation trop forte.
Pourtant, selon certains experts, l’accalmie attendue ne concernera pas les métaux. Ceux-ci vont continuer à subir de fortes pressions haussières sur leurs prix. En effet, les investissements massifs en faveur de la transition écologique (fabrication de batteries, d’éoliennes, de panneaux solaires en masse) pourraient générer des pénuries. L’AIE (Agence Internationale de l’Energie) a ainsi estimé que la demande de lithium pourrait par exemple être multipliée par 42 d’ici 2040. Les besoins en cobalt pourraient également être vingt fois plus forts qu’aujourd’hui, en 2021.
Un risque élevé pour les marges des entreprises
La hausse touche aussi les matières premières alimentaires, celles-ci ayant pâti de difficiles conditions climatiques. L’indice FAO (Food and Agriculture Organization) des prix des produits alimentaires a progressé de 33,8% entre juin 2020 et juin 2021. Sur cette période, on observe même des hausses supérieures à 80% sur certaines huiles.
Pour les industriels, cette hausse des prix des matières premières représente deux problèmes majeurs. En premier lieu, les pénuries, les à-coups de livraisons génèrent des secousses dans la production des produits finis. Et surtout, les hausses des matières premières pèsent lourdement sur leurs marges. Car il leur est difficile de répercuter les hausses des cours dans les mêmes proportions.
L'essentiel à retenir
- Les matières premières, qui avaient connu des cours historiquement bas au début de la pandémie en avril 2020, affichent à l’été 2021 des hausses préoccupantes.
- Pour certaines matières premières, la hausse est due à un effet de rattrapage. Pour d’autres matières premières, il pourrait s’agir d’une tendance de fond.
- Les entreprises de transformation redoutent de voir leurs marges chuter.
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