Anticiper sa dépendance : les dispositifs existants

Protéger ses proches
Le coût de la dépendance préoccupe les épargnants. Des solutions existent pour y faire face.

La dépendance des personnes âgées coûte cher. Elle fait peser une charge sur les familles. Les départements apportent souvent des aides financières. Il est aussi possible de souscrire des assurances privées pour faire face aux coûts occasionnés.

Difficultés à se déplacer, troubles neurologiques et cognitifs, incapacité à effectuer seul les gestes du quotidien… La dépendance est une véritable épreuve. L’anticiper permet de mieux la gérer.

Dépendance : un impact fort sur les ressources et le patrimoine de la famille

La dépendance a un impact sérieux sur les ressources et le patrimoine de la famille. Malgré les pensions de retraite et les aides auxquelles ont droit les personnes dépendantes, les frais ne sont pas couverts en totalité.

Selon la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), le reste à charge pour le maintien à domicile d’une personne âgée dépendante peut atteindre 360 euros par mois pour les personnes dont les revenus dépassent les 3600 euros par mois. Il est moindre lorsque les ressources sont plus faibles car les aides sont plus importantes. Quand il faut envisager l’accueil de la personne dépendante dans un établissement spécialisé, le reste à charge médian atteint 1850 euros par mois. 75% des personnes ne disposent pas des ressources suffisantes pour y faire face.

Bon à savoir : La France devrait compter un million et demi de personnes dépendantes en 2030 et plus de deux millions en 2060.

Les aides publiques spécifiques à l'accompagnement des seniors dépendants

Les aides spécifiques à l’accompagnement des seniors dépendants constituent un soulagement financier. Cependant, elles varient selon les ressources de la personne dépendante. L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus en perte d’autonomie. Ses règles d’attribution et de calcul diffèrent selon que le bénéficiaire est hébergé à domicile ou dans un établissement. Son montant est fixé par le président du conseil départemental sous réserve d’un plafond national, en fonction du degré de dépendance et ou de perte d’autonomie. Il varie selon les ressources du bénéficiaire et est assorti d’un reste à charge. En outre, certaines de ces aides sont récupérables sur la succession. C’est notamment le cas de l’ASPA, Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées. Cela ne concerne pas l’APA.

Le contrat individuel dépendance

Pour alléger l’effort nécessaire et le poids financier de la dépendance pesant sur la famille, il est possible d’avoir recours à des assurances privées. Plusieurs dispositifs existent. Le premier est le contrat individuel dépendance : à partir d’un certain âge (rarement avant 40 ans), l’épargnant souscrit un contrat de prévoyance dépendance. Les cotisations sont appelées tous les mois ou tous les ans. Le jour où la personne devient dépendante, elle perçoit tout ou partie de la rente pour laquelle elle s’était assurée. La rente est versée selon son degré de dépendance. Elle peut être réévaluée si l’état de santé de l’assuré se dégrade. Avant la mise en œuvre des garanties, la personne doit être examinée par le médecin de l’assureur.

Bon à savoir :
Les sommes versées par l’assureur peuvent être cumulées avec l’APA.

L’âge de souscription détermine le montant des cotisations : plus la souscription a lieu jeune, plus les montants appelés seront faibles. Il n’est plus possible de souscrire au-delà de 75 ans. Si la dépendance ne survient jamais, les cotisations sont versées à fonds perdus. 

L'assurance-vie : un outil pour faire face à une situation de dépendance

Certains contrats d’assurance-vie prévoient aussi une option dépendance. Dans ce cas, au lieu de conserver le capital accumulé grâce à son effort d’épargne au fil des ans, le souscripteur décide de le convertir en rente. La plupart des contrats proposent même de doubler le montant de la rente si le souscripteur est en situation de dépendance au moment où il convertit son contrat.

Dans tous les cas, la somme d’épargne accumulée et l’espérance de vie du souscripteur  déterminent le montant mensuel de la rente dépendance. Avec ce système, l’assuré ne verse pas de cotisations à fonds perdus : chaque euro épargné est utilisé pour faire fructifier un capital. S’il n’est pas dépendant, il n’aura peut-être pas besoin de débloquer son capital sous forme de rente. Il le conservera et pourra alors le transmettre, à son décès, à ses bénéficiaires.

L'essentiel à retenir

  • La dépendance coûte cher et la plupart des Français ne peuvent pas assumer ce coût.
  • Plusieurs aides publiques existent pour faire face à un pic de dépenses, et certaines sont récupérables sur la succession.
  • Des dispositifs privés existent également, soit à fonds perdus, soit en complément de la constitution d’une épargne sur un contrat d’assurance-vie.