Le prêt participatif immobilier séduit. Pour preuve, il compte 500 millions d’euros de collecte en 2020. Avec une rémunération potentiellement élevée, l’investisseur prêteur s’expose à perdre tout ou partie du capital investi.
Apparu dans les domaines culturel et associatif pour financer des projets auprès du grand public, le crowdfunding est en train de trouver sa place dans la sphère du financement immobilier.
Crowfunding immobilier : l'investisseur devient prêteur de fonds
Le crowdfunding (ou financement participatif) consiste à lever des fonds auprès du grand public (crowd signifiant la foule en anglais) par l’intermédiaire d’une plateforme. Des projets immobiliers peuvent être financés ainsi : achat-revente d’immeuble de logements, bureaux, commerce, immobilier locatif, opération de réhabilitation, aménagement urbain…. Ces levées de fonds permettent aux promoteurs d’augmenter leurs fonds propres pour solliciter des crédits immobiliers suffisants pour financer leurs opérations. L’investissement du particulier prend la forme d’un prêt rémunéré. La plupart des prêts sont des prêts in fine : le remboursement du capital et des intérêts intervient intégralement au terme de l’emprunt.
Crowfunding : un investissement potentiellement rémunérateur mais risqué
L’investissement participatif en immobilier peut offrir des rendements élevés sur des périodes courtes, entre douze et trente six mois. En 2023, le rendement moyen a continué à progresser pour atteindre 11% contre 9,4% en 2022. L’arrivée sur le secteur de gros acteurs de l’immobilier séduits par cette solution de financement innovante a sécurisé les opérations. Cependant, elle est de nature à faire baisser les rendements attendus.
La rémunération du prêteur est à la hauteur du risque pris. En effet, l’investisseur s’expose à perdre tout ou partie du capital prêté en cas d’illiquidité de l’emprunteur. En 2023, on note un accroissement important de projets en retard (20% à 26% de retard de plus de six mois). Les investisseurs doivent être donc particulièrement attentifs quand ils choisissent des projets.
Bien sélectionner son prestataire et être attentif aux conditions de l’opération financée
Le crowdfunding connaît un succès fulgurant. Avec un demi-milliard d’euros collectés en 2020 malgré la crise sanitaire et une croissance de 35% par rapport à 2019, le financement participatif appliqué à l’immobilier a de beaux jours devant lui. Quant à l’investissement moyen, il a connu une augmentation de 198%, passant de 1.581 euros en 2019, à 4.711 euros en 2020.
Naturellement, ce nouveau business aujourd’hui concentré autour de 5 plateformes majeures attire de nouveaux prestataires, l’investisseur doit donc sélectionner son prestataire avec le plus grand soin. Tout d’abord en vérifiant que l’organisme figure bien sur la liste des prestataires agréés, c’est-à-dire autorisés à exercer en France. Les plateformes sont reconnaissables au label affiché sur leur site, «Plateforme de financement participatif régulée par les autorités françaises». Enfin, l’investisseur doit lire avec la plus grande attention les informations disponibles sur le site, relatives à l’opération de financement, ses caractéristiques et les risques auxquels il s’expose pour souscrire en toute connaissance. Il doit aussi avoir en tête que des aléas climatiques, économiques et (on le voit actuellement), sanitaires peuvent causer des retards de remboursement, voire son défaut.
Bon à savoir : Le crowdfunding immobilier subit les effets de la crise du secteur. En 2023, le crowdfunding immobilier est en repli (-28 %). Avec 1161 millions d’euros collectés en 2023 contre 1607 millions en d’euros en 2022, il revient à son niveau de 2021. Le nombre de projets financés passe de 1628 en 2022 à 1237 en 2023.
L'essentiel à retenir
- Dans le cadre d’un prêt participatif immobilier, l’investisseur prête de l’argent à un promoteur immobilier.
- En 2020, la rémunération d’un prêt participatif immobilier s’élevait à 11%,en moyenne.
- La réussite d’un prêt participatif immobilier repose en partie sur la sélection de la plateforme de financement.