L’été fut rude en bourse. Le mois de septembre fut compliqué. Mais le mois d’octobre s’annonce bien meilleur. La baisse des taux amorcée par les banques centrales et un contexte économique loin d’être défavorable devraient soutenir le marché des actions.
Bourse : hausse à venir ?
Le mois de septembre est toujours compliqué en bourse. Ce fut encore le cas cette année. La volatilité est restée élevée et les déconvenues ont été nombreuses, y compris sur des secteurs habituellement résilients comme le luxe. C’est statistiquement le mois boursier avec le plus de chances de baisser que de monter. Heureusement, le mois d’octobre pourrait réserver une bonne surprise.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 61 rallyes boursiers avec une hausse des cours supérieure à 10%. À 19 reprises, cela s’est produit en octobre. La sous-performance des valeurs cycliques et la surperformance des valeurs défensives est donc peut-être temporaire.
Au-delà de la saisonnalité, qui n’est pas une science exacte, il y a un facteur structurel bien plus important qui pourrait favoriser un retour de la hausse. La baisse des taux qui a été amorcée par la Réserve Fédérale en septembre va se traduire par une rotation du money market (aussi appelé le monétaire) vers les actions. Selon les chiffres de Bloomberg, il y a 6300 milliards de dollars dans les fonds de money market répartis ainsi : 2500 milliards du côté des particuliers et 3700 milliards du côté des institutionnels. Tout ne va pas se déverser sur les actions du jour au lendemain. C’est certain. Une grande partie des capitaux des institutionnels va rester sur le money market. Mais du côté des particuliers, il est probable qu’une grande partie va être redirigée vers les actions à la recherche de rendements plus élevés. C’est déjà en train de se produire : selon Bloomberg, lors de la semaine allant du 16 au 22 septembre, 20 milliards de dollars sont sortis des fonds monétaires – un record hebdomadaire depuis juin dernier.
Trois bonnes nouvelles
Il y a également trois raisons de se réjouir en ce mois d’octobre.
Les prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité, essence) baissent partout. Le Brent est en chute de 4% depuis le début de l’année, par exemple. Pour la première fois depuis 2011, les gestionnaires d’actifs – qui ont habituellement une attitude plutôt conservatrice – sont majoritairement positionnés à la vente. La situation est similaire sur le gaz. Le montant des positions vendeuses détenues par les fonds spéculatifs est à un niveau record. Certes, la baisse des cours s’explique souvent par une demande plus faible que prévu, en particulier en provenance de la Chine. Mais il vaut mieux voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. La chute des prix de l’énergie constitue une lame de fond qui va soutenir l’activité économique au quatrième trimestre, et surtout l’an prochain. Pas de récession en perspective !
Pour ne rien gâcher, il y a également du mieux du côté des matières premières agricoles. Les prix du riz pourraient prochainement diminuer. Le 13 septembre dernier, l’Inde a annoncé lever certaines des restrictions aux exportations sur le riz qu’elle avait mis en place il y a un an de cela. Dans la foulée, cela avait provoqué une flambée des cours de 25% pour le riz basmati.
Nous avons une dernière bonne nouvelle à partager avec vous : les introductions en bourse (IPO) redémarrent. Pas à Paris, pour le moment. Mais dans les pays émergents. La semaine dernière, l’Inde a connu sa plus grosse IPO de l’année. Bajaj Housing Finance – institution financière spécialisée dans le crédit immobilier pour les particuliers et les entreprises – a vu le cours de son action augmenter de…130% le premier jour de cotation le 16 septembre ! L’entreprise ambitionnait de lever modestement 781 millions de dollars. Finalement, la demande a atteint…40 milliards de dollars ! Incroyable. Le marché boursier indien est incontournable dans le cadre d’une stratégie d’allocation diversifiée de son épargne.
Et l'or dans tout cela ?
L’or est souvent présenté comme un bon rempart contre les risques géopolitiques et une forte dégradation de la conjoncture. C’est vrai. Mais il peut aussi afficher une performance honorable en période d’expansion économique – comme c’est le cas actuellement. Depuis le début d’année, l’or ne cesse de monter grâce à trois catégories d’acheteurs compulsifs :
- Les particuliers et les institutionnels (comme les gestionnaires d’actifs) qui achètent et vendent de l’or via les ETFs;
- Les banques centrales qui achètent de l’or et vendent des dollars (dé-dollarisation) ou des euros (dé-euroïsation);
- Les particuliers chinois pour se protéger de la chute du marché local des actions et les grossistes indiens pour l’industrie de la joaillerie.
Qui a acheté le plus ces derniers mois ? L’INDE ! Pourquoi ? Le gouvernement a réduit les droits d’importation sur l’or de 9% à la fin du mois de juillet, ce qui a déclenché une nouvelle hausse fulgurante de la demande. Tout porte à croire que l’envolée de l’or est loin d’être terminée. Elle entraîne d’ailleurs dans son sillage d’autres métaux précieux. Ne dit-on pas habituellement que le mois de septembre est favorable à une progression des prix de l’or, et le mois d’octobre à une progression des prix de l’argent…
L'essentiel à retenir
- Le mois d’octobre est traditionnellement propice à une hausse des actions.
- Les sorties de capitaux des fonds monétaires devraient soutenir le rebond des actions.
- L’or constitue toujours un investissement intéressant, y compris en période d’expansion économique.