Depuis plus de dix ans, nous travaillons avec le Copenhagen Institute for Futures Studies (CIFS) afin de mieux comprendre les mégatendances, ces puissantes forces séculaires qui sont en train de changer l’environnement, la société, la politique, les technologies et l’économieLe CIFS est un groupe de réflexion (think tank) et une société de conseil leader au niveau mondial qui utilise un large éventail de méthodes de recherches développées au cours des 40 dernières années, notamment l’analyse des mégatendances, la planification des scénarios, la gestion des risques, les initiatives d’innovation et le développement de stratégies..
En tant que partenaires du CIFS, nous avons accès à des recherches dans des domaines qui ne sont normalement pas couverts par la communauté des analystes en investissement, telles que les modifications des attitudes et des opinions sociales, leur impact sur l’environnement et le secteur des affaires ainsi que l’accélération du développement technologique. Nous sommes fiers d’être associés au CIFS et nous entendons partager avec vous certaines de leurs recherches, car nous pensons qu’elles peuvent contribuer à mieux comprendre les mutations de notre monde et, par conséquent, à une plus grande compréhension, y compris dans le domaine financier.
Ci-dessous, nous vous proposons un bref extrait de ces recherches.
Aujourd’hui, il est difficile de réfuter le fait que la numérisation s’est ancrée dans le marché du travail. Les technologies jouent un rôle de plus en plus important dans les processus commerciaux et de nouvelles compétences numériques avancées et spécifiques sont apparues. Certaines fonctions professionnelles ont été supplantées par la technologie et il est probable que de nombreuses autres disparaîtront dans les années à venir en raison de la diffusion de formes de plus en plus avancées d’intelligence artificielle et de robotique.
Le secteur de l’éducation est également en pleine mutation et la révolution ne fait que commencer.
Un nouvel horizon
Dans ce que l’on appelle l’« économie des petits boulots » (ou « gig economy » en anglais), le travail est devenu plus flexible, les contrats par projet et les collaborations en free-lance sont beaucoup plus répandus que par le passé. Les expériences de rotation des postes sont devenues la norme dans de nombreuses entreprises. Dans les années à venir, le processus devrait se poursuivre et les technologies numériques seront en mesure de réaliser des tâches de plus en plus complexes, et ce, avec une extrême précision.
Le monde de l’enseignement supérieur a déjà commencé à répondre à ces changements en offrant une grande variété de parcours d’études personnalisés et flexibles, entièrement ou partiellement en ligne. Toutefois, la vitesse des innovations semble dépasser la capacité des institutions traditionnelles à se renouveler et de nombreuses nouvelles demandes ne sont pas satisfaites. Le témoin pourrait dès lors passer aux entreprises EdTech (technologies édudatives), qui ont la possibilité de réinventer le secteur de l’enseignement supérieur afin d’offrir de meilleures solutions éducatives à moindre coût.
Éduquer les « natifs du numérique »
La génération qui se dirige aujourd’hui vers l’enseignement supérieur a des attentes et des préférences différentes de celles des générations précédentes. Il s’agit de personnes qui sont nées et ont grandi au contact des nouvelles technologies, qui connaissent leurs points forts et n’ont pas l’intention de les négliger au cours de leurs études.
Les plus jeunes générations s’attendent à des services personnalisés d’un simple clic, alors que la salle de cours perd de son importance en tant que lieu physique. Dans les années à venir, l’enseignement sera de plus en plus dégroupé, afin de permettre aux étudiants de construire des parcours d’études individualisés, flexibles et adaptés aux besoins (économiques et autres) d’un plus grand nombre d’utilisateurs. Bref, une approche étudiant-consommateur qui compare les coûts et les avantages des différentes options proposées.
On n’arrêtera jamais d’apprendre
Dans un horizon aussi varié, il sera essentiel de constamment mettre à jour ses compétences professionnelles. Dans le monde du travail de demain, les individus et les entreprises devront investir dans un processus de mise à jour professionnelle continue pour moderniser leurs compétences, et limiter la formation à une étape clairement définie de la vie n’aura plus de sens. On n’étudiera plus pour décrocher un titre qui « pourrait servir », mais on se lancera dans des parcours de formation visant à acquérir les compétences dont on a besoin à un moment précis.
Tandis que les diplômes traditionnels perdront une partie de leur valeur, en partie en raison de l’augmentation mondiale du nombre d’individus optant pour des études supérieures, de nouveaux modèles éducatifs personnalisés émergeront, qui accompagneront les besoins des personnes tout au long de leur vie.