Nous avons le plaisir de vous présenter la première d’une série d’analyses réalisées par notre partenaire de recherche, le Copenhagen Institute for Futures Studies (CIFS).
Depuis plus de dix ans, nous collaborons avec le CIFS afin de mieux comprendre les mégatendances, ces puissantes forces séculaires qui modifient l’environnement, la société, la politique, les technologies et l’économie. Le CIFS est un groupe de réflexion et une société de conseil leader au niveau mondial qui utilise notamment l’analyse des mégatendances, la planification des scénarios, la gestion des risques, les initiatives d’innovation et le développement de stratégies.
En tant que partenaires du CIFS, nous avons accès à des recherches dans des domaines qui ne sont habituellement pas couverts par la communauté des analystes en investissement, telles que les modifications des attitudes et des opinions sociales, leur impact sur l’environnement et le secteur des affaires, ainsi que l’accélération du développement technologique. Autant d'éléments qui peuvent contribuer à mieux comprendre les mutations de notre monde, y compris dans le domaine financier.
Ci-dessous, nous vous proposons un bref extrait de ces recherches, avec la possibilité de télécharger l’intégralité du document original (en anglais).
Les scientifiques spécialistes du climat ne peuvent pas tous avoir tort: 97% d'entre eux s'accordent à dire que les changements climatiques ne sont pas un caprice de la nature.L’avenir repose donc entre nos mains.
Le modèle actuel de croissance n'est pas soutenable. L’homme a oublié la nature, qui réagit maintenant: hausse des températures mondiales, fonte des glaciers, montée du niveau des mers. Parmi les ressources qui s’épuisent, on ne trouve pas uniquement des ressources naturelles. Il y en a une autre: le temps. Il file, mais n’est pas encore écoulé: il est toujours possible d’inverser la tendance, à condition d’agir maintenant et de manière coordonnée.
La nécessité d’une vision commune
Yuval Noah Harari écrit, dans son livre «Sapiens», que la véritable différence entre l’homme et les autres espèces réside dans la capacité à créer des histoires à même de rassembler les gens autour d’une cause commune. Si tel est le cas, alors il n’y a pas de cause plus digne pour s’unir que la protection de notre habitat. Le chemin est difficile et ne peut être parcouru qu’en se fixant un objectif ambitieux. Pour ce faire, il faut une vision, pour laquelle il convient de travailler jour après jour.
Le rôle des technologies et de l’économie
Les technologies et l’innovation sont deux instruments fondamentaux: elles ouvrent de nouvelles perspectives dans des secteurs cruciaux, comme l’énergie. Les sciences sociales apportent également une contribution importante. C’est l’économie qui structure les nouveaux modèles et élabore des solutions telles que les investissements verts, les incitations pour polluer moins et les taxes proportionnelles aux émissions de carbone.
La jurisprudence est un autre domaine qui a un impact sur l’avenir de l’environnement: une population vivant dans un pays démocratique peut disposer de lois pour la protection de son environnement. Les actions collectives visant à contrecarrer les choix des entreprises et des gouvernements jugés nuisibles sont de plus en plus fréquentes. L’activisme des organisations et des citoyens constitue également un levier économique: un investissement devient plus risqué s’il doit passer devant les tribunaux. Dès lors, la durabilité environnementale se transforme en durabilité financière.
Le poids de l’émotion
La notion de durabilité doit cependant aborder un certain nombre de questions. Les attitudes vis-à-vis des organismes génétiquement modifiés sont souvent hostiles, alors qu’ils constituent une ressource pour des cultures à rendement plus élevé et qu’ils sont capables de résister au changement climatique. Pour autant, les OGM ne sont pas une nouveauté absolue: cela fait 30 000 ans que ce que nous connaissons sous le nom d’«agriculture traditionnelle» modifie la matière première, même si ce n’est pas en laboratoire, mais en passant par la sélection des espèces. Les fruits et légumes que nous mangeons tous les jours sont le résultat de ces modifications: les carottes avaient une couleur beaucoup plus pâle qu’aujourd’hui, les pêches ressemblaient aux cerises et étaient moins sucrées, les bananes avaient des graines plus grosses.
Pourtant, on observe une aversion généralisée pour les OGM. Ce qui nous amène à nous poser une question plus large: quel est le poids de l’émotion et de l’éthique sur le changement climatique? Tout le monde est convaincu qu’il faut réduire les émissions, mais qui doit en assumer la plus grande responsabilité? Est-il juste de demander un tel changement dans les pays moins développés si les pays riches n’ont pas pris de mesures similaires dans le passé? À l’échelle mondiale, c’est précisément ici que naissent les malentendus.
Vers un nouveau leadership
Nous sommes désormais habitués, depuis la révolution industrielle, à associer le leadership mondial aux pays occidentaux. Toutefois, d’autres régions de la planète pourraient prendre la tête de la révolution cette fois-ci. Par exemple, certains pays d’Afrique interdisent l’utilisation de sacs en plastique. Difficile également d’imaginer un accord international sans la Chine, qui représente 18% de la population mondiale et est le premier pays au monde en termes d’émissions. Le succès de l’effort prévu par Pékin pour favoriser une économie verte et réduire les émissions serait décisif. La Chine est déjà leader dans la production de panneaux solaires et d’éoliennes et compte cinq des dix plus grands fabricants de voitures électriques. À l’heure où les États-Unis se montrent réticents face aux accords internationaux, c’est Pékin qui pourrait prendre la position de leader. Les discussions sur les équilibres internationaux ne doivent cependant pas nous faire oublier un élément décisif: chacun doit assumer ses responsabilités. Les citoyens à travers leurs choix de consommation, les entreprises, les organisations et les institutions politiques.