L’eau donne du sens à vos investissements

Choisir ses placements
Les ressources en eau douce, pourtant essentielles à notre survie, sont menacées.

En avril 2022, une nouvelle alerte a été donnée par les scientifiques sur l’état du stock mondial d’eau douce. En effet, essentiels à la sauvegarde de nos écosystèmes, ces réserves s’amenuisent, déstabilisant l’équilibre de la planète acquis depuis le début de l’Holocène, il y 10 000 ans. Pour tenir compte de cet état d’urgence, la finance durable participe à la préservation de nos ressources.

La Terre vient de franchir une nouvelle limite planétaire : celle du cycle de l’eau douce. Cette ressource vitale, l’or bleu, est maintenant largement perturbée par les activités humaines.

Le cycle de l’eau douce est menacé

Le cycle de l’eau douce fait partie des neufs seuils, définis en 2009 par le Stockholm Resilience Centre, au-delà desquels l’humanité risque de compromettre ses conditions de vie sur Terre. En avril 2022, ce seuil a été franchi. C’est la sixième limite planétaire atteinte, après le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, les perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore, l’usage des sols et la pollution chimique. 

Aujourd’hui, seules trois limites planétaires n'ont pas encore été franchies d’après les chercheurs du Stockholm Resilience Centre (l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère, la diminution de la couche d’ozone et l’acidification des océans). Pourtant, chacune d’entre elles risque de déclencher des réactions en chaîne potentiellement irréversibles. La viabilité de notre environnement est remise en question de plus en plus sérieusement. Pour les ressources en eau douce, l’enjeu est particulièrement vital. La population mondiale continue d’augmenter et avec elle, ses besoins en eau.

Un nouveau calcul pour le cycle de l’eau douce

Les scientifiques ont affiné leur méthode de calcul permettant de calculer la limite du cycle de l’eau. En 2009, ils se contentaient de prendre en compte l’eau bleue, c’est à dire l’eau issue des précipitations atmosphériques et s’écoulant vers les cours d’eau, les lacs… Dans leurs nouveaux modes de calculs, publiés en avril 2022, l’eau verte est également prise en compte. Il s’agit de l’eau douce retenue par les racines des plantes et permettant d’assurer l’humidité des sols. Le rôle de l’eau verte est essentiel pour garantir la résilience de la biosphère et réguler la circulation atmosphérique. 

Franchie en 2022, la limite du cycle de l’eau douce marque, selon les chercheurs, l’approche d’un point de bascule où les grandes forêts tropicales du Congo ou de l’Amazonie pourraient laisser place à des étendues arides. L’agriculture intensive, la déforestation et le dérèglement climatique sont en partie à l’origine de cet assèchement des sols. Ce phénomène planétaire d’aridification laisse également entrevoir des effets désastreux sur la biodiversité en eau douce.  

Investir dans l’eau pour donner du sens à son épargne

Les épargnants, désireux d’agir pour préserver notre environnement naturel et pérenniser nos ressources en eau, peuvent se tourner vers les solutions d’investissement responsable. En choisissant des placements durables, ils privilégient des solutions développées en accord avec l’Objectif de Développement Durable (ODD) n°6 de l’Organisation des Nations Unies. Cet ODD vise notamment à garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous. L’ambition étant de réussir à pérenniser une gestion durable des ressources en eau au plus tard en 2030. La finance a un rôle clé à jouer dans la redirection des flux financiers nécessaires à la réalisation de ces ambitions mondiales.

Les investisseurs peuvent aussi se tourner vers des fonds thématiques spécialisés dans l’eau. Ces fonds regroupent des entreprises innovantes dans la chaîne logistique de l’approvisionnement en eau (approvisionnement en eau potable, constructions de puits, stations de pompage, solutions d’assainissement, retraitement des eaux usées…). Au regard de la demande exponentielle en eau, et de la raréfaction de cette ressource unique, l'OCDE estime qu'il faudra dépenser 1 000 milliards de dollars par an d'ici à 2030, contre 600 milliards de dollars actuellement, pour garantir un accès universel à l'eau et à l'assainissement de base. L'économie de tels investissements est potentiellement attrayante pour les acteurs publics et privés.

L'essentiel à retenir

  • En avril 2022, le cycle de l’eau douce est devenu la sixième limite planétaire franchie
  • À l’échelle planétaire la terre s’assèche et de grandes forêts tropicales, essentielles aux écosystèmes, pourraient disparaître.
  • Investir dans des technologies et des infrastructures liées à l’eau permet de donner du sens à son épargne.

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